Algérie

Le référent identitaire



Qu'il s'agisse de mythes, rites ou légendes, la célébration de'' Yennayer'' demeure une journée unificatrice dans les quatre coins du pays. C'est la préservation et la mise en valeur de ce référent historique et identitaire ancestral. L'événement retrace l'histoire, l'unité et l'identité originelle, dans toute sa dimension, surtout dans les moments difficiles. C'est le cas pour plusieurs wilayas de la région Est du pays où, la célébration crée une ambiance conviviale exceptionnelle. Depuis les préparatifs jusqu'à la célébration, chaque wilaya met du sien pour être à la hauteur de l'événement. En effet, Yennayer a été bien préparé à travers la région Est du pays. Une fête préparée avec beaucoup de patience par les habitants de ces régions, dont chacune a sa spécificité. De Batna à Khenchela en passant par Souk Ahras, Tébessa, El Tarf et Annaba, l'animation est totale depuis quelques jours. Tous les espaces commerciaux se sont mis de la fête. Les marchés se sont transformés en une variable fourmilière. Une aubaine pour les commerçants. Sous le signe de la ferveur, le respect et le partage, la fête à Annaba consiste en un menu spécial d'une soirée familiale. Une soirée pour partager le ''couscous'', la ''chekhchoukha'', et le ''sfendj'' ainsi que la ''kachkcha'', panier de friandises, composées de fruits secs ornant la table préparée pour la veillée du Nouvel An amazigh, autour d'un thé chaud pour remonter le temps et l'histoire de l'événement. L'ambiance est identique dans d'autres villes, à l'instar de Constantine, Guelma, El Tarf, Skikda et Jijel, où le ''baghrir'', ''leftir'' et le ''couscous'' règnent en maîtres de la table. Il en est de même pour le «erfis» à Tébessa. La symbolique consiste en le partage avec son semblable. C'est pourquoi, la meïda du dîner sera agrandie au plus grand nombre de personnes. Pour ce faire, la ''nefka'', qui veut dire égorger un boeuf pour pouvoir le partager avec les pauvres et ancrer de ce fait les liens de l'entraide, pallie le,manque. Une valeur qui trouve également son sens, dans l'arrière-pays de l'Aurès profond où Yennayer n'a jamais été mis au placard, même s'il a perdu un peu de sa verve.À l'occasion, les familles se mobilisent pour donner un coup de balai à la maison, histoire de remettre le compteur à zéro et entamer une nouvelle année. Cette tâche de nettoyage de la maison (akham) revient aux femmes, les murs de la maison sont repeints avec une terre blanche (lous) ainsi que le revêtement du sol par un nouveau tuf. De Batna à Khenchela, la fête de Yennayer est un début ou un prélude pour entamer plein d'activités, dictées par la nature et surtout l'agriculture.
En effet, dans la région de N'Gaous, aussi bien à Tifrene qu'a Boumagar, c'est le début de la presse des olives. Chez les Nemamcha, dans la région de Khenchela, Yennayer est l'occasion d'installer le métier à tisser (hazeta) pour entamer un nouveau tapis. Une bonne récolte et des nouveau-nés en bonne santé sont les voeux les plus fréquents.
Côté culinaire, la veille du 1er Yennayer, on déguste ''Elfef'', une sauce très épaisse à base de semoule et de dattes écrasées. Sans oublier le plat traditionnel ''cherche'' agrémenté de friandises et de fruits secs, qui demeure le principal met de la meïda chaouie.
Ainsi, et dans l'esprit de préserver l'héritage culturel, historique, les Algériens vont célébrer le Nouvel An amazigh, dans une ambiance typique de convivialité pour la promotion de
l'échelle des valeurs et surtout, honorer la mémoire des ancêtres qui sont le référent identitaire de tous les Algériens.


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