Le recyclage attend une industrie de transformation Dans la ville de Teleghma

L'industrie de la récupération et du recyclage des métaux ferreux et non ferreux, à laquelle s'ajoute celle du verre et du plastique, est une activité principale à Teleghma, ville située au sud du chef-lieu de wilaya de Mila. Le visiteur de cet important centre urbain des plaines de l'ouest du Constantinois peut aisément remarquer au niveau de cette ville, entassés à l'air libre, des dizaines de dépôts et de centres de collecte des déchets ferreux et non ferreux, plastique et bouteilles en verre, destinés à l'industrie du recyclage. Dans des cités de la périphérie de Teleghma, ce sont presque toutes les familles qui pratiquent cette activité, laquelle offre des emplois, dans la ville même et au-delà, eu égard au nombre important de transporteurs qui sillonnent la plupart des régions du pays, en faisant appel à des jeunes de nombre de localités qui récupèrent les produits à recycler. Le jeune Hamza, pratiquant cette activité depuis l'âge de 13 ans, fait remarquer que ce métier était prospère mais traverse actuellement une période de dépression qu'il souhaite «passagère bien qu'elle s'installe dans la durée et décourage des milliers de travailleurs qui songent, aujourd'hui, à trouver une autre activité». A l'entrée sud de Teleghma, Salaheddine Berrahal est déjà propriétaire d'un dépôt, après 12 années d'activité. Il emploie trois employés qui touchent plus du SNMG. Il souligne que lorsque la profession était plus dynamique, le travail se faisait par équipes. Pour Salim, 37 ans, saisonnier depuis six ans, «il est dommage que le marché de la récupération soit en veilleuse, car c'est l'activité industrielle principale de la ville de Teleghma». Il espère au plus fort de voir installées de petites unités de transformation à partir des ateliers qui existent déjà pour «préparer la matière première à l'aide de broyeurs pour les granulés de plastique et des brûleurs pour façonner les lingots d'aluminium». Cette profession a besoin, selon lui, d'être «organisée» pour combattre de façon radicale les bandes organisées qui s'en prennent aux infrastructures publiques, aux clôtures métalliques et aux bouches d'égouts pour récupérer la matière. Quelle a été l'origine de cette activité et pourquoi est-elle devenue l'une des principales sources de revenus ' On soutient que l'activité de la récupération dans cette région remonte à la Seconde Guerre mondiale, lors du débarquement des Américains qui ont déversé un volume considérable de matériels que des chômeurs exploitaient alors et récupéraient pour le compte des fonderies. La «vocation» de cette ville était née.