Algérie

« Le recul de la domination masculine derrière l'émergence de la criminalité féminine » Le professeur Saïd Ayadi (sociologue)



« Le recul de la domination masculine derrière l'émergence de la criminalité féminine »                                    Le professeur Saïd Ayadi (sociologue)
La criminalité féminine constitue une véritable menace pour l'équilibre familial et social mais il n'existe pas d'études ou de recherches sociologiques sur le phénomène. Le professeur Saïd Ayadi , sociologue et recteur de la faculté de littérature et de langues à la faculté de Blida, estime que l'entrée des femmes dans le monde de la criminalité est liée à un grand espace de liberté et de libre mouvement désormais disponibles pour la gent féminine sans le moindre obstacle. « Aujourd'hui, la femme n'est assujettie ni aux lois religieuses ni aux lois morales », explique le sociologue. La disparition de la loi patriarcale, le recul de la « domination » masculine et la détérioration des conditions socio-économiques sont parmi les facteurs expliquant la hausse de ce phénomène. « Avec le grand recul des frontières du crime, la présence féminine dans ce domaine est devenue très forte et influente », dira le sociologue qui évoque, entre autre, le développement des sociétés modernes, les mutations sociales et les changements socioéconomiques comme facteurs ayant poussé à l'émergence de ce phénomène. « La femme a été introduite dans le monde du crime suite aux transformations des sociétés traditionnelles en des sociétés modernes où tout est permis sous le couvert de l'émancipation », souligne M. Ayadi. D'autre part, le vide juridique n'a pas pris en considération ce changement. « La loi n'est pas adaptée au développement de la criminalité féminine, à la situation de la femme, célibataire, mariée avec ou sans enfants, divorcée, veuve et autre », ajoute le professeur. Autre détail : les femmes aujourd'hui sont devenues « plus ambitieuses » et ont des projets de vie moderne. Elles ont la conviction qu'elles sont capables de les réaliser en dehors de l'espace masculin. « On trouve des bandes féminines à 100 % spécialisées dans la contrebande et le trafic. Notre société est face à l'intrusion d'une criminalité féminine professionnelle et bien organisée qui n'a rien à envier à celle des hommes », signale M. Ayadi.


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