Algérie

Le recours à la rue est automatique à Béjaïa Faute d'écoute et de prise en charge des doléances



Le recours à la rue est automatique à Béjaïa                                    Faute d'écoute et de prise en charge des doléances
Photo : M. Boumati
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

A tous les niveaux que ce soit, le citoyen, souvent mal informé, ne sait à quel saint se vouer. Même quand la presse et les médias se proposent pour informer l'opinion publique, la bureaucratie n'arrive plus à se départir de sa réticence maladive. Manifestement, la rétention de l'information est un dénominateur commun à tous les responsables. Les bureaux de renseignements, les cellules de communication, les départements de l'information et des relations extérieures sont généralement des coquilles vides qui peinent à répondre à la moindre sollicitation. Les plantons, qui veillent sur les bureaux des maires et des autorités locales, entretiennent sciemment le mensonge et la ruse pour se débarrasser des «curieux». Ils sont toujours là pour dire invariablement la même chose : «Il est en réunion», «Désolé, il est parti en mission», «Il vient juste de sortir en inspection», l'interlocuteur qu'on cherche est souvent indisponible pour répondre à nos questions ou recueillir nos doléances. De surcroît, tous les responsables, qui chapeautent les institutions publiques, se réservent, à eux seuls, le droit d'informer. Pour un renseignement banal, on doit absolument passer par la tête de l'édifice. A Béjaïa, tous les directeurs de l'Exécutif sont les seuls porte-parole de leurs départements. Nul autre n'est habilité à piper la moindre phrase à la presse ou aux administrés. A la longue, cette attitude frustrante a fini par couper les liens entre les institutions et les citoyens. Echaudées par tant de mépris et d'indifférence, les populations recourent automatiquement à la rue pour se faire entendre. Chaque jour que Dieu fait, des manifestations secouent diverses localités de la wilaya. Routes bloquées, administrations fermées, sit-in, rassemblements et grèves sont monnaie courante pour réclamer un service de base ou alerter les autorités concernées sur un problème quelconque. Ces démonstrations de force ont très récemment paralysé le chef-lieu de wilaya et plusieurs autres communes comme Adekar, Darguina, El Kseur, Kherrata et Tichy. Cette situation de conflit permanent, qui pénalise tous les secteurs d'activité, ne semble pas inquiéter pour autant les autorités locales. Le divorce entre l'administration et les administrés est visiblement consommé. Pour le bien-être de tous, on est appelé à tout réformer pour combler le fossé qui s'élargit chaque jour entre les deux parties. Il s'agit d'un impératif pour que cesse cette confrontation perpétuelle.


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