Naguib Sawiris,
le P-DG d'Orascom Telecom Holding a décidé que l'année 2011 cessera d'être
celle du statu quo et a annoncé un recours, très prochainement, à l'arbitrage
international pour résoudre le litige qui l'oppose au gouvernement algérien, au
sujet de sa filiale Djezzy.
Selon le site
«CNBC news» en arabe, Naguib Sawiris a justifié ce recours par les
complications créées par le contentieux sur Djezzy à la transaction de 6,6
milliards de dollars avec le groupe russo-norvégien VimpelCom. «Nous allons
recourir à l'arbitrage international pour résoudre le problème de l'unité
Djezzy et nous commencerons prochainement les procédures arbitrales». Le groupe
Orascom Telecom Holding n'a pas voulu commenter les déclarations de son patron.
Mais il est clair qu'on est face au passage à un autre stade, dans le bras de
fer qui oppose le groupe Orascom Telecom au gouvernement algérien. A
l'évidence, le milliardaire égyptien a fini par comprendre que le gouvernement
algérien ne cèderait ni à ses menaces de recourir à l'arbitrage, ni aux
demandes «amicales» des responsables russes. Sur ce sujet, les responsables
d'Orascom Telecom ont alterné le chaud et le froid. Le mois dernier Khaled
Bichara, directeur exécutif du groupe se disait toujours prêt à un accord et
estimait que l'arbitrage international sera un ultime recours. Mais ces
derniers jours, c'est Naguib Sawiris qui s'est chargé de communiquer sur le
sujet en s'attaquant au «droit de préemption» invoqué par le gouvernement
algérien qu'il juge illégal et s'en tenant au prix de 7,8 milliards de dollars,
censé être le montant offert par le Sud-africain MTN pour le rachat de Djezzy.
Contestation de
la légalité du droit de préemption
Alors que des
journaux du Golfe faisaient état, sur la base d'une source algérienne non
identifiée, d'un montant maximal de 3 milliards de dollars pour le rachat de
Djezzy, Naguib Sawiris était monté au créneau en affirmant qu'il refuserait
tout accord dont le montant serait inférieur à 7,8 milliards de dollars. Signe
annonciateur du recours à l'arbitrage, le patron d'Orascom Telecom avait
contesté la légalité du droit de préemption. Celui-ci, introduit dans la LFC
2009, est le fondement sur lequel se base le gouvernement algérien pour
s'opposer à toute cession de Djezzy, à une entreprise étrangère. Evoquant le
dernier redressement fiscal de 230 millions de dollars, Sawiris avait dénoncé
un «arbitraire» et avait affirmé disposer d'estimations de la valeur de Djezzy
qui sont «bien supérieures à celles évoquées jusque-là». Il avait, à
l'occasion, annoncé qu'en «cas d'arbitraire, nous n'aurons pas d'autres choix
que de saisir l'arbitrage international». Naguib Sawiris qui a des échéances de
remboursement de dettes est pressé… contrairement au gouvernement algérien. Le
ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la
communication, Moussa Benhamadi a démenti les informations récentes selon
lesquelles l'Algérie ferait une offre avant juin 2011. «Personne ne peut
avancer la date de l'acquisition finale de Djezzy» avait-il indiqué mercredi
dernier, en ajoutant que le bureau d'étude qui procèdera à l'évaluation de
l'entreprise OYA-Djezzy sera connu avant la fin de l'année 2010. S'agissant des
menaces de recours à l'arbitrage international, le ministre avait imputé la
chose à des «spéculations de la part du propriétaire». Tout en trouvant
«normal» que Sawiris cherche un prix élevé pour son entreprise, Benhamadi avait
indiqué que « c'est l'évaluation du bureau d'étude et le marché qui vont
déterminer la valeur réelle de Djezzy ». En réalité l'écart est si grand entre
l'estimation publique faite par Sawiris et les estimations officieuses
algériennes -qui n'ont jamais dépassé les 3 à 3,5 milliards de dollars – que le
recours à l'arbitrage paraissait inéluctable. Pressé par le temps et sans doute
convaincu que le gouvernement algérien ne transigera pas, Sawiris a décidé de
sauter le pas. Le feuilleton Djezzy entre dans la phase judiciaire.
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Posté Le : 29/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com