"Le recours à de tels joueurs est bon pour l'Algérie" BOUDEBOUZ PARLE DU RENFORCEMENT DES VERTS

Le Sochalien veut reconquérir la confiance de Halilhodzic
Dans un entretien accordé au Le courrier de l'Atlas, le Sochalien, Ryad Boudebouz, revient sur sa participation à la CAN 2013. Ignoré par Vahid Halilhodzic lors des deux premiers matchs, l'attaquant de l'EN multiplie en ce moment les bonnes prestations afin de reconquérir la confiance du coach national des Verts. Pas rancunier, l'international algérien reconnaît le «bon travail» réalisé par le sélectionneur des Fennecs, mais ne «comprend pas» sa mise à l'écart de l'équipe-type.
Depuis votre retour de la CAN, vous rayonnez avec Sochaux. Dans quel état d'esprit êtes-vous revenu d'Afrique du Sud'
Ryad Boudebouz: Je suis motivé pour aider mon club, tout simplement. Je veux être décisif, plus efficace. Je voulais aussi montrer que de ne pas m'avoir fait jouer à la CAN était une erreur.
Comment expliquez-vous que coach Vahid ne vous ait pas accordé une seule minute de jeu lors des deux premiers matches de la CAN'
Le coach fait des choix, je les respecte, mais j'avoue que je ne comprends pas. Ce qui m'a le plus étonné n'est pas d'avoir été remplaçant, mais qu'on ne m'ait pas fait rentrer en jeu lors de matchs où on ne parvenait pas à faire la différence. J'ai été déçu.
Enfin, il ne faut rien lâcher, continuer à travailler. De belles échéances nous attendent en équipe nationale, avec les éliminatoires pour la Coupe du Monde, entre autres.
Avez-vous parlé avec le sélectionneur, et pensez-vous payer encore aujourd'hui votre absence au rassemblement de Marcoussis, l'été denier, où vous n'étiez pas venu faire constater votre blessure'
Pendant la CAN, on n'a pas échangé avec le coach. De toute façon, un coach et un joueur ne sont pas là pour être des amis. Moi je me comporte en professionnel. A l'entraînement je donnais tout. Quant à Marcoussis, je ne sais pas du tout. C'est peut-être encore dans un coin de sa tête. Plus simplement, le coach pense sans doute qu'il y a meilleur que moi.
Contre la Côte d'Ivoire, vous avez été titularisé, mais on n'a, toutefois, pas vu le meilleur Boudebouz. Etiez-vous touché mentalement'
Pas du tout, je crois que j'ai fait mon match. Dans l'entre-jeu, je me sentais à l'aise. Bien entendu, j'ai manqué un penalty, mais au moment de frapper, ma situation personnelle n'a pas pesé. Cela arrive à tout le monde de rater un penalty, il ne faut pas chercher plus loin. Après, tout est évidemment plus facile si tu as la confiance d'un coach, comme c'est le cas à Sochaux.
Après votre grand match face au PSG, il y a deux semaines, Vahid a dit: «Boudebouz doit être plus régulier dans son rendement». Comment prenez-vous cela'
Je connais le coach. Il ne te lancera jamais de fleurs. Mais de toute façon, je sais que je dois travailler la régularité. Je sais que je peux encore m'améliorer, notamment en termes d'efficacité: marquer et faire marquer davantage.
Comment qualifieriez-vous la relation humaine entre Vahid et le groupe'
Contrairement à ce que peut laisser penser sa réputation, c'est quelqu'un qui plaisante beaucoup en dehors des entraînements. Il fait des blagues, aime rigoler avec les joueurs. Mais quand il est sérieux, il est sérieux.
Plus généralement, quel bilan faites-vous du mandat de Halilhodzic à la tête des Fennecs'
Tout a changé. En dehors et sur le terrain. On sait tous que coach Vahid est très à cheval sur la discipline. Aujourd'hui, on développe un beau jeu, on domine, on s'appuie sur une grosse possession de balle. On a une bonne équipe, le coach fait un bon travail.
Après, c'est aussi à nous les joueurs d'être plus efficace, quand on a des occasions.
Face au Bénin, prochain match qualificatif pour la Coupe du Monde, Halilhodzic ne cache pas son attention d'appeler des petits nouveaux comme Ishak Belfodil, Yacine Brahimi, ou Saphir Taïder. Avez-vous peur que cela ne déséquilibre l'harmonie régnant au sein du groupe'
Non, pas du tout. Le recours à de tels joueurs, c'est bon pour l'Algérie, car ce sont des joueurs qui ont un bon potentiel. Je connais bien Yacine, avec qui j'ai joué en équipe de France, et Ishak je le connais depuis son passage à Lyon. En revanche, j'avoue que je n'ai jamais vu jouer Saphir.
Je ne pense pas qu'ils peuvent déséquilibrer le groupe. Vahid sait ce qu'il fait.