Algérie

Le réchauffement climatique en musique



Un ingénieur et violoniste toulousain a mis le réchauffement climatique en musique. Son morceau est composé, uniquement de bruits ambiants, son tempo épouse la courbe inexorable des températures. À la veille de la COP26 de Glasgow, un Toulousain a posté Climax, une mélodie composée uniquement de vrais bruits ambiants. Le violoniste et ingénieur Laurent Bernadac a voulu traduire le réchauffement climatique dans le langage universel de la musique. Il a traversé des forêts, téléphone portable en main, pour saisir le craquement des branches dans un souffle de vent, a tirer une note du «bruit blanc» de la mer. On la croit électronique, elle est en fait brute. Laurent Bernadac n'est pas un activiste écolo, encore moins un spécialiste du climat. Il est ingénieur et violoniste. Mais il se pourrait bien qu'il fasse entendre la petite musique de sa modeste «fibre écolo» jusqu'à la COP 26 de Glasgow. Sa mélodie Climax, postée opportunément il y a une grosse semaine, est inédite et pourtant faite de bruits familiers, «uniquement des sons de la nature», cris de baleines, «ploc ploc» de gouttes d'eau, mêlé à d'autres sons plus humains comme des froissements de billets ou des battements de coeur. Le morceau est finalement assez angoissant et ce n'est pas étonnant puisqu'il est destiné à traduire le réchauffement climatique dans «le langage universel de la musique». Les esprits chagrins pourraient se vanter d'en faire autant au retour d'une promenade dans les bois avec un bon synthé et un petit logiciel. Mais c'est mal connaître le travail et la douce folie de ce Toulousain de 34 ans, déjà inventeur du 3D Varius, un violon électrique et transparent sorti d'une imprimante 3D ou de son petit frère clignotant qui font fureur aux Etats-Unis. Depuis son premier enregistrement de la mer en septembre 2019, Laurent Bernadac ne s'est pas contenté de compiler les sons de la nature qui l'entoure ou d'en piocher sur le Net. Il s'est documenté. «Je suis passionné de techniques, mais j'ai un défaut, j'ai toujours du mal à croire ce que les gens me disent», reconnaît-il. Alors pour soigner son climato-scepticisme, il s'est plongé dans les différents rapports des experts. Et il a trouvé qu'en la matière, la donnée la plus parlante - et la plus inquiétante - était tout simplement «les relevés de températures moyennes de 1885, au début de la révolution industrielle, à nos jours». La courbe a des soubresauts, mais sa montée est inexorable. Le violoniste l'a un peu lissée, histoire d'éviter la sensation de mal de mer à l'auditeur, mais le tempo de Climax épouse ses contours. «Un morceau traditionnel pop a généralement toujours le même tempo. Le mien démarre à 81 battements par minute et finit à 160, c'est ce qui crée ce sentiment de malaise», explique le compositeur.


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