Il fut un temps où une caissière d'un souk el fellah bénéficiait d'une considération plus forte que celle accordée à un wali. Tout simplement parce qu'elle détenait le secret de la distribution d'un bidon d'huile, d'un plateau d'?ufs ou de 500 grammes de beurre. La nature et la hardiesse du troc des services ont toujours été soumises aux lois du marché qui formalisent les offres et les demandes.Ce temps-là est révolu. Le monde et le pays ne sont plus ce qu'ils étaient. La mêlée des cultures a accouché de nouveaux esprits et de nouveaux comportements pour que le savoir devienne d'abord savoir-faire. La règle ne s'arrête pas uniquement aux dessous des comptoirs et ni à la profusion des étalages mais elle a une inévitable large prise sur la vie de tous les jours. Elle correspond rarement aux désidératas de chacun. Ainsi en cette riche période d'examens scolaires, on ne peut s'empêcher de tenter d'entrevoir quel sera l'avenir des milliers de jeunes concourant pour se frayer un chemin propice à un confort de vie future acceptable.
Les parcours choisis ne sont pas dépourvus d'embûches face à un marché du travail se muant sans cesse au gré des transformations sociales en exigeant des besoins nouveaux en grand nombre. Il n'est donc pas curieux qu'un plombier, qu'un électricien ou qu'un mécanicien gagne mieux son ordinaire qu'un médecin en début de carrière. Aujourd'hui, le réalisme de la jeunesse a forgé en elle une perspicacité étendue pour qu'elle ne soit plus bercée par les chimères et ne se contente plus de compter les étoiles de la galaxie. Elle ne croit qu'au concret et n'attend plus les bénédictions des mécènes.
Le temps où tous les lycéens disaient vouloir être médecins est révolu. Comment cette ancienne ère ne pouvait-elle pas disparaître quand, par un calcul simple, un coiffeur gagne en moyenne 100.000 dinars par mois '
Le constat de l'empoignade du travail manuel sur la vie quotidienne préfigure et attribue un sens assuré au devenir.
La formation professionnelle devient peu à peu la reine des recommandations pour un avenir rassuré.
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Posté Le : 22/05/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com