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Le Real



Le Real
Et le Real «Decima» le rêve «Rojiblanco». À deux minutes près, les rôles auraient pu être inversés. À un changement près, la finale de la 59e édition de la C1 aurait pu avoir un autre scénario, une autre fin. Le football se joue sur des détails, jusqu'à l'ultime minute, et les poulains de Diego Simeone l'ont appris à leurs dépens. Payé au prix cher, celui d'un sacre européen qui leur tendait les bras, un rêve qu'ils ont touché du bout des doigts. Quatre-vingt treize minutes, c'est le temps qu'a tenu la meilleure défense en Liga et en Ligue des Champions face à l'attaque la plus prolifique de la LDC. Le danger et la sanction ne sont pas venus de la BBC (Benzema, Bale et Cristiano), mais d'un défenseur qui a su exploiter l'ultime occasion pour ramener les siens de l'enfer au paradis. Malgré le 1m98 du portier Thibaut Courtois, le coup de tête de Sergio Ramos a fini sa course au fond des filets pour laisser entrevoir, à nouveau, le rêve de «Decima». Ce but annonçait aussi le commencement d'une fin de soirée cauchemardesque pour l'Atléti. Pourtant, Diego Godin (36') avait inscrit ce qui aurait pu être le but du bonheur lors d'une première mi-temps marquée par la sortie prématurée de Diego Costa qui n'aura défié sa blessure au biceps fémoral que pendant 9 petites minutes. Un mauvais coaching qui aura ses répercussions sur la suite de la partie. Entre temps et côté «Los Blancos», Gareth Bale a eu le temps de vendanger deux occasions (31' et 77') réelles de scorer. Le Galois finira par sauver sa mauvaise prestation en marquant le but qui donna l'avantage pour la première fois de la partie à son équipe lors des prolongations (110'). Après les 5 minutes de trop, c'était donc la demi-heure fatale aux «Rouge et Blanc». Si la machine à scorer a grincé pendant le tempsréglementaire elle a fini par retrouver son régime lors des prolongations. Trois buts inscrits en l'espace de 10 minutes (Bale Marcelo (118') et CR7). La muraille opaque a fini par être transpercée par la vitesse de pénétration de Di Maria qui a montré la lumière à ses camarades dans un Estadio de la Luz qu'il connait si bien, lui qui y a joué trois saisons durant avec les couleurs du Benfica.L'Argentin a mis à mal toute la défense adverse, mais surtout un Juan Fran touché à la cheville et qui ne pouvait être suppléé les changements étant tous consommés. Il faut dire que l'incorporation «inutile» de Diego Costa a faussé tous les calculs. Après dix minutes de jeu, Simeone ne s'imaginait peut-être pas qu'il était en train de se mettre la corde autour du cou. L'issue de la partie aura désapprouvé le choix tactique d' «El Cholo » qui a reconnu s'être trompé : «C'est ma responsabilité. J'ai manifestement fait une erreur. Il n'était pas aussi bien que ce qu'on a cru vendredi. On s'est regardé et on a compris. On ne voulait pas perdre de temps donc il est sorti rapidement.» Malgré la défaite,l'Argentin a tenu à féliciter ses homologues tout en ventant le mérite de ses poulains : «Il faut regarder tout le match. Le Real a été meilleur en deuxième période, ils nous ont gardés dans notre camp et c'est très dur contre une équipe comme le Real. Gagner reste ce qu'il y a de plus important, mais le soutien des gens et vos applaudissements (il a été applaudi à son entrée et à sa sortie de la conférence de presse, ndlr) montrent qu'il n'y a pas que ça. J'ai dit aux joueurs qu'il n'y avait pas de quoi pleurer car quand on fait un match comme ça, on peut garder la tête haute. On peut gagner ou perdre. On sait qu'on a tout donné», a-t-il déclaré. Si la «Bestia» (surnom de Diego Costa) a dû renoncer à disputer sa finale et vu son compteur bloqué à 8 réalisations, Cristiano Ronaldo en a profité pour augmenter son pécule en inscrivant son... 17e but dans la compétition à la 120e minute. Un record qui ne sera pas facile à essuyer des ardoises. Le Portugais (68 buts en 107 rencontres de Champions League), qui a effacé Lionel Messi (FC Barcelone) et José Altafini (AC Milan) des tablettes détenteurs de l'ancienne référence (14 buts en une édition), n'est qu'à trois longueurs du meilleur buteur de l'histoire de la C1, Raul Blanco Gonzalez en l'occurrence. L'ancien numéro 7 de la «Maison Blanche» peut trembler. La contribution de l'ancien joueur de Manchester United au sacre est considérable sachant qu'il a inscrit 41% des buts (41) de son équipe dans ce prestigieux tournoi. Assez pour aider son entraineur Carlo Ancelotti dans la mission qui lui a été confiée : gagner la «Decima».Le technicien Italien a fini par ramener la «Coupe aux Grandes Oreilles» dans la galerie du meilleur club du 20e siècle. Douze ans après la dernière consécration. L'attente fût longue, mais le bonheur a fini par venir après un scénario fou. Fou comme le parcours d'un adversaire qui méritait peut-être un meilleur sort et surtout un score moins cruel. En tous cas, les «vendeurs de fripes» (signification de Colchoneros) ont chèrement vendu leur peau. Des voisins que les «Merengue» risquent de recroiser encore parce que l'Atléti n'a pas fini de faire parler de lui. «Au football, on peut passer de tout à rien en l'espace d'une seconde, mais je peux vous assurer qu'on continuera à se battre pour être là l'an prochain». Une promesse d'un entraineur qui a perdu la finale, mais gagné, lui et son groupe, le respect et l'admiration.M. T.




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