Algérie

Le RCD organise une conférence-débat à Oran



«Il y a une incapacité du Pouvoir à apporter des solutions aux problèmes» «Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond car à chaque fois qu’il y a quelque chose qui ne va pas nous intervenons en tant qu’élus». C’est le message qu’ont tenté de faire passer les députés du RCD lors d’une conférence–débat organisée avec les citoyens, jeudi dernier, par le bureau régional de cette formation à Oran, à la salle El-Feth (ex-Pigalle). Une rencontre qui a été animée par M. Hakim Saheb, député RCD au sein de l’APN, et le Dr Arabi, sénateur de cette même formation. Les deux intervenants ont essayé de développer quelques idées forces sur le rôle du député durant son mandat national, mais également en tant que témoin pour assister les citoyens, à travers quelques pistes de réflexion et, bien sûr, sur le vu de la situation politique et économique actuelle du pays. Une situation qui évolue, selon ces orateurs, dans un contexte de délabrement moral, de crise sociale, de chômage, de problèmes économiques et de détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Les deux orateurs ne se font pas fait prier, à travers cette tribune qui leur était offerte, pour passer à la moulinette le pouvoir qu’il accuse d’être «incapable d’apporter des solutions aux vrais problèmes que traverse le pays». «Il y a un chômage endémique, une tendance à la paupérisation de larges couches de la société, un délabrement économique. La seule alternative qui est offerte aux jeunes est la harga, le suicide. Le pouvoir est en panne d’imagination pour apporter des solutions. Des problèmes s’enchevêtrent les uns sur les autres. Nous avons effectué une mission à Chlef pour exprimer notre solidarité avec ce qui s’est passé ce 20 avril et notamment avec le président de l’association des sinistrés du séisme 1980 qui a été abusé dans ses droits. Nous étions les seuls à recevoir les syndicats autonomes au parlement car aucun groupe n’a voulu le faire. Nous continuerons à mener la lutte à l’intérieur des institutions contre tous les abus de la loi tout en œuvrant à l’indispensable changement. Nous estimons que la seule solution alternative est la démocratisation car les règles de jeu sont délibérément faussées par des groupes parlementaires». Il faut dire que la rencontre a été, du reste, une occasion pour les élus nationaux du RCD d’ouvrir un débat sur de nombreuses questions qui touchent à la vie politique du pays. L’une d’elle a été la nouvelle grille des salaires de la fonction publique. Ces parlementaires l’ont assimilée à une grande supercherie faisant miroiter aux fonctionnaires que c’est l’UGTA qui était à la source de ces augmentations alors que c’est la pression exercée par les syndicats autonomes sur le gouvernement qui a poussé ce dernier à lâcher du lest sur cette question. «Nous étions les seuls à recevoir les syndicats autonomes au niveau du parlement. Aucun groupe n’a voulu le faire. Nous avons eu des échanges avec eux pour faire évoluer cette grille des salaires. Le problème a été posé aux parlementaires qui se sont rendu compte que certains ont perdu leurs salaires. C’est là où ils ont inventé la prime de compensation. C’est vous dire la légèreté avec laquelle on fait des lois. Ils ont pris les indemnisations dans le salaire de base». Sur la question des droits de l’homme, «ils se font passer pour des champions», estiment les deux parlementaires qui déplorent l’absence de l’Etat quand il s’agit de défendre les citoyens. MM. Hakim Saheb et Arabi rappellent que «ce qui s’est passé le 20 avril dernier à Chlef avec l’affaire des sinistrés de 1980 qui étaient relogés dans des chalets, est à mettre sur le chapitre de l’annulation de l’aide financière qui a été décidée dans le cadre de la loi de finances, en 2007. Et c’est cette annulation, font-ils remarquer, que nous avons dénoncée, car les sinistrés devaient bénéficier d’une indemnisation. Malheureusement, l’aide financière accordée aux victimes du séisme de 1980 dans le cadre de la loi des finances 2007 a été annulée». Le bilan du président de la République a été critiqué par les deux orateurs. Concernant la question de la révision constitutionnelle, les parlementaires la considèrent comme «une fuite en avant par le régime de manière à occulter les vrais problèmes, à défaut, disent-ils, d’y proposer de vraies solutions». «La révision constitutionnelle est considérée comme étant une manœuvre du régime pour se pérenniser ou encore une remise en cause de l’alternance démocratique. Le système a produit son alter ego (l’islamisme) qui nous menace à chaque fois que pointe la lueur d’un vrai changement. Le RCD est contre un 3ème mandat du président. Nous avons un programme qui consacre la démocratie et nous sommes pour l’alternance au pouvoir». Plusieurs secteurs ont été, également, passés au crible par les conférenciers comme celui de l’agriculture, perçu comme un secteur en danger pour avoir engrangé des milliards de dinars, le chômage des jeunes diplômés, avec comme toile de fond la guéguerre des chiffres sur l’emploi et cette déferlante de jeunes chômeurs diplômés qui font la queue devant les bureaux de daïras, sur ces fournées de cadres qui sortent des universités, sur la fuite des cerveaux, et enfin sur les ratés du secteur de l’Education. Safi Z.


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