Algérie

Le RCD met le doigt sur « l'extrême fragilité de l'Etat »



Lors de son conseil national tenu le 16 janvier, le RCD a brossé un tableau peu reluisant de la situation politique, économique et sociale du pays. Le RCD n'est nullement surpris par la corruption à grande échelle en Algérie. Car le pire, aux yeux des dirigeants de ce parti de l'opposition, a été commis dans l'indifférence de nombreux acteurs politiques et sociaux. Dans un communiqué sanctionnant la réunion ordinaire de son conseil national tenu le 16 janvier, le parti de Saïd Sadi explique comment la corruption a atteint, aujourd'hui, « de telles proportions ». « Si la corruption a atteint de telles proportions, est-il précisé dans le communiqué, c'est parce que le premier vol et le plus grave de tous ' celui qui dépossède le citoyen de son droit sacré ' est commis dans une indifférence et une complicité dont s'accommodent de nombreux acteurs politiques et sociaux. »Et d'ajouter : « Le RCD est plus que jamais persuadé que nul ne peut feindre d'être surpris et encore moins de se désoler du marasme actuel s'il assiste passivement au détournement de la volonté populaire. » Le RCD remonte ainsi à la présidentielle d'avril 2009 pour expliquer cette aggravation de la gabegie : « L'élection présidentielle qui a vu un candidat violer la Constitution pour imposer une présidence à vie annonçait l'aggravation de l'opacité et de la gabegie qui ont mené à la ruine actuelle. » Le parti de Saïd Sadi n'hésite pas à pointer un doigt accusateur sur le cercle présidentiel qui a conduit, selon les termes du communiqué, à « la massification des abus et des régressions éthiques et politiques ».Rappelant avoir déjà dénoncé, aussi bien au Parlement qu'ailleurs, l'opacité qui entoure la gestion de Sonatrach, le RCD se demande « pourquoi des scandales aux conséquences économiques désastreuses ont-ils été tus jusque-là alors qu'ils étaient connus de tous ' » Il pense trouver la réponse dans les luttes claniques au sommet du pouvoir. « Le moment choisi et les éventuels objectifs que vise cette opération posent de légitimes interrogations qui doivent trouver leurs réponses si l'on veut enfin soustraire la gestion du pays aux luttes d'influence, dans le sérail, qui prennent en otage le développement national », est-il précisé, affirmant que « l'opacité actuelle et son traitement occasionnel posent à la fois le problème de transparence dans la gestion des affaires publiques et celui de l'indépendance de la communication ».Ces scandales financiers à répétition et « l'impunité dont jouissent les premiers responsables qui s'ajoutent à la crise sociale, l'affaissement de notre système de formation, l'insécurité, la censure et le tribalisme qui mine les institutions » sont, souligne encore le RCD, autant de signaux qui dévoilent l'extrême fragilité de l'Etat et les divisions potentielles qui pèsent sur l'unité nationale. Pour ce parti, l'urgence n'est plus « à l'exploitation des dérapages, hélas graves et nombreux, de responsables ou d'appareils pour opérer des reclassements claniques » mais plutôt « de donner sa chance à un pays qui sombre chaque jour un peu plus dans la gabegie, le discrédit et l'instabilité ». C'est aussi « de mettre un terme aux fraudes électorales qui empêchent depuis l'indépendance le peuple algérien de se donner des représentants et des institutions légitimes librement choisis ».Les protestations qui explosent partout dans le pays sont, aux yeux des responsables du parti, « le signe d'un malaise qui soulève les problématiques de la redistribution de la richesse nationale et de la libre-représentation des travailleurs ». Revenant sur l'inscription de l'Algérie sur la liste noire des pays à risque terroriste, le RCD la considère comme le début de la fin de la « politique des manipulations » d'un dossier aussi sensible que celui de l'extrémisme religieux et de la légitimité du pouvoir politique. Pour faire face à la situation critique du pays, le RCD dit se fixer comme objectif, pour 2010, l'élargissement de sa base organique à travers le développement de la communication de proximité. Il compte soumettre à débat sa proposition de refondation nationale pour affiner sa réflexion dans les domaines économique, administratif et institutionnel.


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