Algérie

Le RCD met en garde contre une déflagration sociale



Dans la déclaration sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national, tenue le vendredi 23 avril dernier, à Alger, le RCD estime que "le pouvoir, incapable de proposer le moindre projet pouvant réunir un minimum de consensus et rassurer les Algériens sur leur avenir, poursuit son entreprise pour contrecarrer et dévoyer le processus révolutionnaire dans lequel s'est résolument engagé le peuple depuis plus de deux ans".Face à l'engagement des Algériens à poursuivre leur combat pacifique jusqu'à la réappropriation de leur souveraineté, le pouvoir en place tente d'imposer sa feuille de route électorale, à travers un passage en force, en intensifiant "la répression et les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques, de journalistes dans l'exercice de leur métier et de tous ceux qui osent exprimer une opinion libre. Même les mineurs ne sont pas épargnés", a noté le RCD, ajoutant que "ni la répression, ni l'asservissement de l'appareil judiciaire, ni la désinformation, ni les man?uvres de toutes sortes ne sauront ébranler cette détermination".
Evoquant les prochaines législatives, prévues le 12 juin, le RCD parie que "cette élection connaîtra la même désaffection que le peuple a réservée aux scrutins précédents". La situation des droits de l'Homme en Algérie, qui, visiblement, inquiète terriblement le RCD, n'est pas passée sous silence. "Les courageuses révélations de plusieurs militants ont provoqué une indignation générale au sein de l'opinion nationale et, au-delà", a-t-il souligné.
Revenant sur les dernières provocations et intimidations du pouvoir, le RCD citera le cas de l'islamologue Saïd Djabelkhir, condamné en première instance à trois ans de prison ferme, ainsi que la "cabale" dont sont victimes ses cadres et militants, dont le dernier en date, Moh Arezki Hamdous, membre de la direction du parti, convoqué par la Gendarmerie nationale.
Le RCD exige, par ailleurs, "la libération immédiate" de tous les détenus d'opinion et "réitère avec la plus grande fermeté sa condamnation des pratiques de torture" et que "les auteurs et les commanditaires soient identifiés et condamnés, et pour que plus jamais aucun Algérien ne soit humilié au sein des institutions de l'Etat".
Concernant le volet socioéconomique, le RCD alerte que "de nombreux indicateurs suscitent une inquiétude réelle", citant, au passage, "la dépréciation fulgurante de la monnaie nationale et ses répercussions sur un pouvoir d'achat, déjà bien mal en point", ce qui aggrave la précarité de très larges couches de la société. Il évoque, en outre, la flambée de prix sans précédent enregistrée durant ces premiers jours du mois de Ramadan.
À cela s'ajoute, selon lui, "la panne quasi généralisée de l'outil de production, laissé à l'abandon par les pouvoirs publics". Une panne qui a engendré "des centaines de milliers de pertes d'emploi et tous les jours de nouveaux contingents viennent agrandir les rangs de chômeurs", a-t-il déploré, estimant qu'"en l'absence de perspective d'une véritable relance économique, l'incompétence de l'Exécutif (...) tous les ingrédients d'une déflagration sociale sont réunis", a-t-il averti.

KAMAL OUHNIA


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