Le RCD dénonce «une situation chaotique» dans les campus

Pour le RCD, la situation de l'université n'est pas reluisante et les autorités en charge du secteur ne se soucient pas de son état. «Le deuxième semestre universitaire commence comme s'est terminé le premier : dans la tension, la confusion et l'improvisation. La contestation, qui avait perturbé la rentrée, n'aura pas suffi à  alerter les responsables. Au lieu de saisir l'opportunité des vacances pour nouer les fils du dialogue, les autorités de tutelle tablent sur la lassitude en jouant le pourrissement», dénonce le parti. Le RCD tire, dans ce sens, la sonnette d'alarme sur la dégradation continue de l'université algérienne. «En ce début 2011, le système de formation, base de tout processus de développement, connaît une évolution alarmante. A ce jour, des filières entières n'ont pas encore été entamées et les diplômes au rabais ne contribuent pas à  réduire la lente mais inexorable dégradation de notre université. Sur tous les plans, les étudiants et les enseignants vivent une situation chaotique», s'offusque encore le RCD.
Citant les multiples grèves des étudiants, les rédacteurs du communiqué relèvent le manque flagrant de moyens matériels nécessaires pour hisser le niveau de l'université. «A titre d'illustration, les dépenses par étudiant sont de l'ordre de 1000 dollars par an en Algérie ; elles devraient àªtre, au moins, dix fois supérieures pour se conformer aux standards internationaux des pays développés», explique-t-on. «L'effondrement du système national de formation, son inadéquation avec le marché de l'emploi et la non-maîtrise des technologies sont la conséquence directe de choix cyniques dont sont préservés les enfants de la nomenklatura qui, eux, bénéficient de formations spécifiques dispensées à  l'étranger aux frais de l'Etat», explique le RCD.
Ce dernier dénonce également le bricolage dans les réformes et l'improvisation qui  caractérise les démarches des responsables du secteur. «En supprimant pendant l'année universitaire les concours de magistère, le ministère de l'Enseignement supérieur pénalise des milliers d'étudiants intéressés par la post-graduation. Sous d'autres cieux et dans une économie mondialisée, la recherche est le point nodal de la compétitivité et du progrès social», note encore le RCD.