Algérie

Le RCD dénonce "une dérive autoritaire"



Les prochaines élections législatives du 12 juin prochain, affirme le RCD, ne sont qu'"un simulacre d'élections" qui n'ont d'autre objectif, pour le régime, que de "s'entourer d'une nouvelle clientèle".La situation politique du pays fait craindre le pire, pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Vendredi, dans un communiqué sanctionnant les travaux de la réunion du secrétariat national du parti, le RCD a dressé un tableau sombre du pays, à commencer par la répression "massive" et "tous azimuts" qui s'est abattue, ces dernières semaines, sur les manifestations populaires du Hirak, ciblant par ailleurs "toutes les composantes et tous les espaces du segment démocratique de la société". Pour ce parti, ces "atteintes" multiples aux libertés visent à "installer la peur et semer la terreur", lit-on dans le document sanctionnant la réunion du secrétariat national du parti.
"Tout porte à croire que cette escalade qui cible toutes les composantes et tous les espaces du segment démocratique de la société, est l'?uvre de la mise à exécution d'un plan qui va au-delà de la tenue (ou non) des pseudo-élections législatives du 12 juin prochain", affirment les rédacteurs du communiqué, en déplorant, par ailleurs, que "la criminalisation de l'action politique contre le camp démocratique est désormais assumée".
Partis, militants, organisations civiles autonomes, activistes du Hirak, avocats, étudiants et journalistes, ironise le RCD, "n'ont qu'à se terrer pour espérer échapper aux foudres d'un appareil de répression remis au goût des dictatures des années 1960 et 1970". Pour le parti de Mohcine Belabbas, "ni les mineurs ni les personnes âgées n'échappent à la folie de ceux qui ont squatté la force publique" et, dans ce registre, poursuit le communiqué, "l'acharnement contre Atmane Mazouz, les élus du parti et ses militants est annonciateur du choix du pire contre la mouvance démocratique et le pays".
La vague d'arrestations, à travers tout le pays, ciblant non seulement les manifestants mais également toute personne soupçonnée d'être "hirakiste", révèle, pour le RCD, un autre mal, encore plus profond, qu'est l'"instrumentalisation de la justice". Plusieurs avocats ont tiré, à ce propos, la sonnette d'alarme, la semaine passée, en avertissant contre le danger de la convocation de l'appareil judiciaire contre des citoyens qui ne font qu'exercer leurs droits constitutionnels.
Une situation, résume le RCD, qui n'est ni plus ni moins qu'une "remise en cause brutale des acquis démocratiques en vue d'une hypothétique restauration d'un ordre révolu, lequel, au final, apparaît comme seul agenda auquel se tient la façade civile du régime issu du coup de force de décembre 2019". Les coups portés contre le mouvement insurrectionnel du 22 février 2019 resteront cependant vains pour le parti du RCD, qui estime que "le mouvement de février 2019 est une lame de fond pour l'instauration d'un système politique bâti sur les fondements universels de la démocratie et de la justice.
Ce n'est ni un phénomène de mode qui peut disparaître avec le temps ni une folie collective qui peut être durablement contenue par des moyens coercitifs". Le parti n'hésite pas à convoquer l'histoire pour rappeler que ces pratiques et atteintes aux droits des citoyens ont déjà été éprouvées par le peuple algérien. "Remplir les prisons, jeter l'anathème sur des populations entières et quadriller les rues du pays rappellent une facette douloureuse des tentatives de pacification subies par le peuple algérien en lutte pour son indépendance. Le résultat est connu de tous", note-t-il, avant de qualifier les prochaines élections législatives du 12 juin prochain d'un "simulacre d'élections" qui n'ont d'autre objectif, pour le régime, que de "s'entourer d'une nouvelle clientèle". "Il (le régime) feint, ainsi, d'ignorer sa Constitution rejetée par 86,3% des électeurs et l'installation d'un chef d'Etat sans aucune légitimité."
Karim Benamar


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