Algérie

Le RCD défend son programme économique devant les patrons du FCE



« Les investissements étrangers ne sont pas la solution » Après Abouguerra Soltani du MSP, c?était hier au tour de Saïd Sadi du RCD de présenter les grandes lignes du volet économique de son programme électoral pour les législatives du 17 mai devant les membres du Forum des chefs d?entreprises (FCE) à l?hôtel El Aurassi d?Alger. Son parti a présenté, pour rappel, un programme intitulé « 100 propositions pour l?Algérie de demain » disponible, notamment, sur son site Web. D?emblée, le docteur Sadi dresse le diagnostic : « Un système banquier inefficient, des experts en droit économique pour assurer les arbitrages qui n?existent pas, courte vue, clientélisme, fait du prince, la problématique du foncier, etc. » « J?ai dit au président Bouteflika de mettre de côté la vision doctrinale concernant la question du foncier industriel et agricole. Il m?a répondu qu?il va falloir qu?il décide. Mais voilà que trois mois plus tard on nous sort que l?Algérie ne cédera pas les terres qu?elle a chèrement payées : c?est l?idéologisation de la décision économique. » Le leader du RCD a attaqué le fait qu?on « considère les IDE (investissements directs étrangers) comme la pierre angulaire du développement ». « Comment ces investisseurs viendraient dans un tel environnement délétère ?! Déjà que je ne connais pas d?entrepreneur algériens qui ont repris des sociétés publiques », a lancé Saïd Sadi. Réda Hamiani, président du FCE, a apporté ici une nuance : « 70% des 350 privatisations ont été rachetés par le capital national (briqueteries, usines d?eau minérale, etc.). » Selon lui, les « privatisation vont à un rythme plus soutenu ». M. Hamiani, qui s?est félicité de la « similitude des positions » avec le chef du RCD, a également précisé que, concernant les IDE, ils ont été de un milliard de dollars en 2005, de 3 milliards en 2006 et que l?année 2007 s?annonce « prometteuse ». « On attendait des investissements d?Europe, ils sont venus du monde arabe. On attendait des investissements dans le secteur de la manufacture, et ce sont les banques, la téléphonie et le bâtiment qui sont visés. Et d?ailleurs, si les IDE européens viennent, ça sera les grandes chaînes de distribution », a-t-il indiqué, regrettant que pendant ce temps-là, « l?industrie algérienne s?enfonce ». Sadi défend une approche « non dogmatique » de la privatisation et a stigmatisé l?Etat qui, pour l?exemple de l?empire Khalifa, a « laissé arriver le pire pour se retourner ensuite contre les autres entrepreneurs ». « C?est l?hôpital qui se fout de la charité », a-t-il lancé. Sadi, pour sa part, a défendu encore une fois le retour au week-end universel. « C?est une question de lucidité, de courage politique et de patriotisme », révélant que tous les responsables politiques qu?il a rencontrés sont d?accord sur le constat accablant actuel : une « mutilation du potentiel économique ». Mais personne, semble-t-il, ne veut franchir le pas et dépasser « la lâcheté politique » pour cause de « populisme ». Quant au discours officiel de valorisation de la communauté algérienne à l?étranger, Sadi a lâché : « Si vous voulez que les binationaux viennent, il ne faut pas les insulter. » Allusion aux propos peu amènes du président Bouteflika à l?encontre des binationaux. Le leader du RCD a promis aux chefs d?entreprises, une fois son parti élu à l?Assemblée populaire nationale (APN), de « créer les meilleures conditions pour permettre au capital national d?investir ». Aujourd?hui, c?est au tour de Rédha Malek du MRN et de Amara Benyounès de l?UDR d?exposer leur programme économique devant les membres du FCE. Le 24 avril, Ahmed Ouyahia, patron du RND, sera l?invité des patrons.


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