Le RCD courtise les islamistes '

Le RCD a réuni au niveau de son siège plusieurs responsables de mouvements politiques issus du courant islamiste. C'est une simple rencontre de concertation, ont indiqué les membres des partis qui ont participé à cette rencontre. Ce n'est pas l'avis de plusieurs observateurs qui trouvent que le RCD tente de former une coalition avec les islamistes pour faire barrage aux candidats du pouvoir.Les responsables des partis qui ont participé à cette réunion sont : Abderrezak Mokri (MSP), Tahar Benbaibeche (Al Fedjr Al Jadid), Djilali Sofiane, (président de Jil Jadid), Mohamed Douibi (Ennahda) et Mohcine Belabes, président du RCD. L'ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour, proche également des mouvements islamistes, a participé également à cette rencontre. Selon un communiqué du RCD, cette rencontre a constitué une occasion «pour échanger les vues sur la situation politique et socio-économique que traverse l'Algérie» qualifiée selon eux de critique. Toujours et selon le même communiqué, les discutions ont tourné essentiellement sur la prochaine présidentielle. «Devant l'absence de volonté chez le pouvoir d'organiser des élections libres et transparentes, nous avons décidé d'approfondir le dialogue avec ceux qui partagent la conviction de la nécessité de la construction d'un Etat de droit et du respect de la Constitution et des libertés fondamentales et de poursuivre l'action commune pour organiser une présidentielle libre et régulière et instaurer les règles de la démocratie pour aboutir au changement pacifique en Algérie», a ajouté le même communiqué. Les participants à cette rencontre se sont convenus d'esquisser une série d'actions politiques sur le terrain prochainement. Ce n'est pas le cas pour plusieurs observateurs et politiciens qui trouvent que le RCD tente de faire le maximum pour faire barrage aux candidats du pouvoir. Sachant que les partis qui se disent être des démocrates ne «pèsent» absolument rien devant les grands calibres issus du mouvement dit «nationaliste» et ceux qui se revendiquent également être des représentants de l'islam. A ce sujet, nul ne peut nier que la majorité des partis politiques en Algérie trouvent d'énormes difficultés à convaincre les citoyens d'adhérer en masse en leur faveur. Sans l'instrumentalisation de l'Islam et des autres constantes de la nation, la majorité des partis et des mouvements politiques ne peuvent même pas remplir la coupole de l'Office du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. En l'absence d'un programme purement politique et qui pourrait convaincre les citoyens, les uns instrumentalisent l'Islam, les autres utilisent les symboles de l'Etat et de la nation pour arriver au pouvoir. Conformément à la Constitution et aux lois de la République, la religion et les constantes de la nation ne pourraient pas être utilisées pour la récupération partisane. Malheureusement, la quasi-totalité des partis politiques en Algérie utilisent l'islam, les symboles et les constantes de la nation pour arriver au pouvoir. Cet état de fait est non seulement contraire aux lois de la République mais constitue un danger réel le pays. L'instrumentalisation de l'Islam à des fins politiques est l'un des facteurs qui a engendré la décennie noire et qui a failli «expédier» l'Algérie sur la même voie empruntée par la «Yougoslavie»...