Algérie

Le RCD commente le vote des amendements de la Constitution : « Une suprême humiliation »


Le RCD, seul parti à avoir voté « non » les amendements de la Constitution, a estimé, hier, que « le 12 novembre (jour du vote donc) s'ajoutera à la liste des jours sombres de l'Algérie indépendante ». Dans un communiqué rendu public hier, la formation de Saïd Sadi a indiqué que « rien n'a été épargné à la Nation ». « Violation de la Constitution, vote à main levée sous l''il vigilant des caméras de la police et, suprême humiliation, discours de condescendance de l'homme qui venait de commettre son troisième putsch depuis 1962. » « Cette humiliation, selon le RCD, montre que le régime algérien, formé aux pratiques du défunt KGB, va plus loin que ses maîtres. » Et d'ajouter que c'est au moment où le « jeune » Poutine, produit-type du système soviétique, s'impose un retrait formel pour ne pas contrevenir à la Constitution russe que le chef de l'Etat algérien provoque un séisme qui conjugue violation de la Loi suprême et concentration des pouvoirs. « Cette humiliation débusque aussi, selon le RCD, ceux qui s'opposent aux ruades de Bouteflika pour cause de marginalisation et, donc, de privation de partage de la rente et qui veulent réduire le combat algérien à une rotation de luttes claniques ; chaque secte assurant que si son chef était aux commandes, les choses iraient mieux ».Pour la formation de Saïd Sadi, « le 12 novembre n'a donné qu'une seule et unique leçon : tant que la question de la fraude électorale et du cahier des charges des partis politiques n'est pas réglée, il est vain de vouloir prétendre sortir l'Algérie de l'une des crises les plus dures de ce début de siècle ». C'est ainsi qu'il faudra, selon le RCD, « se battre contre l'oligarchie en place et démasquer ceux qui, sous couvert d'opposition, ne cherchent qu'à chasser un despote pour s'installer à sa place ». Le RCD a expliqué son retrait de la séance après « le vote contre la forfaiture du 12 novembre » par son « refus d'entendre le message d'un chef de clan putschiste ». Ce faisant, le RCD se veut porteur de « la voix des humbles qui veulent en finir avec le clientélisme ».
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