Algérie

Le RCD appelle à un "compromis démocratique"



Trois jours après que le chef de l'Etat a réitéré son rejet de toute idée de transition politique, le RCD renouvelle sa conviction que cette option est la seule à même de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle le pouvoir l'a entraîné, option qui devrait être le fruit d'un "compromis démocratique"."Le RCD est convaincu que rien n'est encore perdu. Seul un compromis démocratique pour conduire une période de transition, dont la finalité est l'expression du peuple souverain, rassemblera les Algériennes et les Algériens pour tourner la page de l'autoritarisme et prendre le chemin du progrès, dans la garantie de l'égalité en droits et de l'alternance par la seule voie des urnes", soutient le RCD dans un communiqué, publié, hier, au lendemain de la tenue de la réunion de son secrétariat national.
Ce compromis, qui peut se décliner comme une invitation à des concessions de part et d'autre, opposition et pouvoir, mais également entre les divers courants politiques qui traversent la société, se veut, selon toute vraisemblance, comme une réponse à la sortie d'Abdelmadjid Tebboune, mercredi, devant les walis. "Les partisans d'une période de transition et les comploteurs d'autres rives ont tort puisque le train est déjà en marche et ne reviendra pas en arrière", avait déclaré Abdelmadjid Tebboune. "Le peuple algérien a appris, de par ses expériences, comment distinguer entre l'intègre parmi ses enfants et celui qui complote contre (...).
Nous sommes tous à son service pour concrétiser ses revendications légitimes du 22 février 2019." Le plaidoyer du RCD part du constat que la "feuille de route" du régime, visant son recyclage depuis l'élection présidentielle de décembre dernier, a conduit à l'"impasse" et fait planer des "risques" au pays. D'où la nécessité, à ses yeux, de la "poursuite de la révolution" de février sous "toutes ses formes de protestation pacifique".
"Aucun doute n'est permis : la façade civile issue du coup de force du 12 décembre 2019 n'a qu'une seule feuille de route qui consiste à protéger le régime contre la volonté du peuple mobilisé pour mettre fin au système politique qui l'opprime. L'impasse programmée, en vérité déjà consommée, de cette politique risque de mener le pays vers l'irrémédiable, et seule la poursuite de la révolution de février sous toutes ses formes de protestation pacifique peut sauver notre pays du chaos qui le guette", souligne le parti de Mohcine Belabbas.
Illustration, selon lui, de l'absence de volonté de changement dans la feuille de route du pouvoir : "Qui peut croire, en effet, que le maintien en prison et la poursuite d'arrestations de citoyens dont le seul tort est d'exercer leurs droits constitutionnels par l'écrit ou la parole peut participer de la recherche d'une issue positive à la crise multidimensionnelle que vit le pays ' Qui peut croire que Khaled Drareni, en couvrant les actions du Hirak et les activités de l'opposition démocratique, prenait part à une opération d'atteinte à l'intégrité du territoire national et d'incitation à attroupement non armé '" "Qui peut croire que les règlements de comptes entre factions du système par la mainmise sur l'appareil judiciaire, qui plongent des cadres et des opérateurs économiques dans la peur de l'arbitraire et la tétanisation, peut être l'?uvre d'un pouvoir soucieux de relancer la machine économique et résoudre l'immense problème du chômage qui menace la stabilité même du pays '" se demande-t-il.
Pour le RCD, même les promoteurs de cette stratégie n'y croient pas. "En vérité personne, à commencer par les acteurs de cette cabale contre la nation." C'est pourquoi, il considère que les accusations de "complot" qu'invoque régulièrement le pouvoir ne visent qu'à dissimuler son "échec", mais, pis encore, risquent de creuser le fossé de la défiance.
"Sauf à aggraver la crise de légitimité et de défiance vis-à-vis des institutions, le RCD estime qu'il ne sert à rien de se défausser, à répétition, sur des complots internes et externes pour justifier l'échec et la chasse aux sorcières contre les journalistes, les activistes du Hirak, les partis politiques, les syndicalistes, les élus et les opérateurs économiques qui n'entrent pas dans les calculs d'un autoritarisme, de surcroît, dénué de toute culture d'Etat", souligne le texte du RCD.


Karim K.


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