Algérie

Le rassemblement contre le 4e mandat empêché



Le rassemblement contre le 4e mandat empêché
Prévu dans la matinée d'hier devant la Fac centrale à Alger, le rassemblement contre un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika a été empêché par les forces de l'ordre, qui ont procédé à de nombreuses arrestations parmi les manifestants. Que peut-on retenir d'une action de rue qui n'a pas pu avoir lieu dans une conjoncture de précampagne électorale pour une élection présidentielle diversement appréhendée ' Que les appareils de répression sont intacts, d'un côté; et que les ressorts d'organisation de la société apparaissent au bord de la rupture, de l'autre côté.Les deux faits, très visibles, illustrent parfaitement l'impasse dans laquelle se trouve le pays. Il y avait, d'une part, une autorité qui recourt systématiquement à l'interdit et à la violence policière juste pour brimer une manifestation de rue au motif qu'elle exprime un avis contradictoire. Cela se fait à un moment où sont prêchées les vertus de la démocratie et du droit à la différence. D'autre part, il y avait les signes d'une inquiétante dépolitisation de la société, sciemment remplacée par une virtuelle «société civile» structurée par une multitude de sigles tous aussi virtuels. Des manifestants, qui brillent davantage sur ce terrain, n'ont pas hésité à exprimer, dans les coins tolérés du rassemblement, leur déception suite à la non-candidature de Mouloud Hamrouche, qui semble ainsi, avoir déçu de ne «pas s'inscrire dans le jeu électoral».L'ancien chef de gouvernement déclarait lors de la conférence du 27 février dernier que «les facteurs de blocage sont toujours là, avec ou sans renouvellement de mandat. Ces blocages sont des risques sérieux. Ce sont des impasses qui recèlent de graves menaces, exacerbent les facteurs de division, paralysent les institutions et soumettent les hommes à des pressions impossibles». Et nul doute qu'en recourant à des méthodes de répression et à la brutalité policière, les autorités n'?uvrent pas à créer les conditions favorables pour le déroulement paisible d'un scrutin présidentiel. Une attitude aussi aventureuse qu'incohérente de la part d'un régime qui construit sa quête de reconduction sur la carte de «la stabilité du pays».Dans son acte de non-candidature, Mouloud Hamrouche s'interrogeait sur les conditions fortement défavorables dans lesquelles continuent de se tenir les élections en Algérie. «Jusqu'à quand nos forces de défense, de sécurité, les cadres et acteurs économiques restent soumis, à chaque échéance présidentielle et à chaque changement de responsables, à d'intolérables pressions, interrogations et examens de conscience», a-t-il averti.Une manière de constater que les élections, telle qu'elles se présentent actuellement, ne peuvent pas constituer un moyen pour résoudre la crise.A. Y.




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