Algérie

Le ras le bol des travailleurs de Bel Algérie



Le ras le bol des travailleurs de Bel Algérie
Les travailleurs de la société de fromagerie Bel Algérie, de Koléa, dénoncent leurs conditions de travail ainsi que «l'incompétence» du syndicat de l'entreprise affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Quelque 500 travailleurs mènent depuis une dizaine de jours un mouvement de protestation et la situation ne semble pas s'améliorer pour autant. Le bras de fer entre les travailleurs et le syndicat est engagé. Les employés affirment retirer leur confiance à ce syndicat qui, selon les propos de leurs représentants qui se sont déplacés à la rédaction du journal, ne les représentent pas. Les faits remontent à un peu plus d'une semaine, lorsque quelques employés de Bel Algérie ont voulu obtenir des signatures des travailleurs pour dissoudre le syndicat et que les employés qui ont procédé à cette opération de collecte des signatures ont été renvoyés par la direction. D'où le mouvement de protestation des autres travailleurs, qui réclament la réintégration de leurs collègues licenciés. Les représentants des travailleurs affirment que plus de 500 signatures ont été collectées, relevant par là que la majorité des employés est d'accord pour élire un nouveau syndicat. «Plus de500 employés ont exprimé un avis favorable quant à l'élection d'un nouveau syndicat, ce qui représente près de 70% des employés de l'entreprise», affirment-ils, tout en dénonçant le fait que «la direction fait la sourde oreille face à cette situation».Toujours selon les travailleurs, le syndicat ne semble faire aucun effort pour défendre leurs droits et pour l'amélioration de leurs conditions de travail qu'ils jugent «pénibles» et «abusives». «Certains membres de ce syndicat ont grimpé les échelons au niveau de l'entreprise et sont trois fois mieux payés que les autres employés, ce qui est inacceptable», nous dira un des travailleurs que nous avons rencontré. Selon les employés, il y a des dépassements de la part des membres du syndicat qui tarde à remplir sa part de responsabilité lorsqu'il s'agit de faire part des revendications des employés au niveau de la direction.En plus de réclamer la réintégration des travailleurs licenciés et la dissolution du syndicat au niveau de Bel Algérie à Koléa, les protestataires insistent sur les problèmes liés aux conditions de travail qu'ils qualifient de très difficiles. «Nous travaillons même les jours fériés, sans jamais avoir droit à une journée de récupération ni au paiement des heures supplémentaires, et si un travailleur dénonce cette politique, il est aussitôt renvoyé», nous dira un autre employé. «Le salaire de base est de 19 000 dinars pour les travailleurs (opérateurs sur machine) et nous ne bénéficions d'aucune prime», déplore-t-il. Ils dénoncent aussi des comportements qu'ils jugent «abusifs» de la part de la direction. «Plusieurs employés ont été licenciés sans une raison précise», affirment-ils.D'autre part, ils dénoncent le silence de la direction et le fait qu'elle n'ait envoyé aucun représentant ou intermédiaire pour écouter leurs doléances. Les travailleurs affirment qu'ils n'ont pas entamé un mouvement de grève mais un mouvement de protestation. Selon leur propos, c'est la direction qui a décidé de fermer les portes de l'usine en affirmant qu'elle le restera jusqu'à nouvel ordre.Contacté par nos soins, M. Jahid, un membre du syndicat de l'entreprise, affirme que les accusations des travailleurs sont infondées et que ces derniers seront responsables de leurs actes. «Certains travailleurs ont entamé un mouvement de grève sans aucune raison précise, ils ont créé l'anarchie et le désordre au sein de l'entreprise et ils seront responsables de leurs actes», nous dira M. Jahid. «Le syndicat est légitime et il a été élu officiellement, ils doivent porter leurs réclamations au niveau de ce syndicat», soutient-il. Sauf que les représentants des travailleurs affirment que ces derniers veulent justement élire un nouveau syndicat !A. K.




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