La crise de collecte des ordures ménagères enclenchée en décembre dernier par une grève des concessionnaires privés a pris une tournure préoccupante. Les habitants de plusieurs quartiers du centre-ville d'Oran, excédés par l'amoncellement des ordures ménagères, crient leur ras-le-bol. La contestation populaire contre les défaillances dans la gestion de la collecte des ordures ménagères monte d'un cran à Oran.Des habitants de Haï Yaghmoracen (ex-Saint-Pierre), au centre-ville, ont violemment exprimé leur colère contre l'absence de ramassage des ordures. Ils ont ainsi déversé le contenu de leurs poubelles sur la chaussée en signe de protestation, ce qui a eu pour conséquence l'obstruction de la circulation automobile. Deux jours après, c'était au tour des habitants du boulevard Adda-Benaouda, également en plein centre-ville, de monter au créneau pour dénoncer l'entassement des déchets dans les rues. Des tonnes de détritus ont été déversées sur la chaussée de ce boulevard très fréquenté. Il a fallu aux agents communaux dépêchés sur les lieux deux jours de travail sans relâche pour débarrasser ce boulevard des tonnes d'ordures qui le jonchaient.
La situation, qui se complique de jour en jour, est désormais hors de contrôle et la nouvelle équipe municipale s'agite dans tous les sens pour trouver une solution. Les rues de la ville, en particulier celles du centre-ville, sont envahies, à longueur de journée, d'ordures ménagères. Des dépotoirs sauvages se constituent sur les places publiques, que ce soit à la place Commandant-Medjdoub (ex-Hoche) ou à la place du Maghreb (ex-Bastille) près de la Grande-Poste, où les amoncellements d'ordures ménagères narguent les passants et les responsables de la commune. "Les ordures s'entassent de jour en jour dans les rues. Heureusement, nous sommes en hiver sinon la situation serait pire. Je ne peux imaginer la situation durant la saison de grande chaleur avec tous ces déchets dans les rues", déplore un passant.
La nouvelle équipe municipale, qui se trouve entre l'enclume des concessionnaires privés et le marteau d'une population en colère, se démène pour atténuer un tant soit peu les répercussions fâcheuses de cette crise sur la population. Les services de la commune recourent à la chargeuse sur pneus pour l'enlèvement des ordures au centre-ville. Du jamais vu dans cette zone. Place Commandant-Medjdoub, un dépotoir sauvage empoisonne la vie des fleuristes. Des tonnes d'ordures, des sacs poubelle éventrés après le passage des chiffonniers et des détritus de toutes sortes jonchent le sol. Les pelles manuelles ne suffisent plus pour enlever les ordures ménagères. Le recours à la chargeuse sur pneus semble nécessaire pour nettoyer les lieux envahis par les ordures.
Cette crise risque de perdurer vu qu'aucune solution "définitive" au problème de la collecte des ordures ne se profile. Bien au contraire, la situation s'est corsée après la publication, jeudi dernier, du nouveau cahier des charges rejeté par les concessionnaires privés, vu qu'il ne leur accorde aucune faveur. Les délégués des opérateurs privés, qui qualifient ce cahier des charges de "contraignant", précisent que le montant forfaitaire des prestations prévu par ce document ne peut pas couvrir leurs charges.
A. M.
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Posté Le : 24/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki M
Source : www.liberte-algerie.com