A quoi joue la Coface'
La Compagnie française d'assurance prévoit un ralentissement de l'économie nationale au contraire de la Banque africaine et de la Banque mondiale.
Le ridicule ne tue pas certes. Il faut croire en effet que les experts de la Coface ne portent pas l'Algérie dans leur coeur en plus de rouler pour ceux qui ne souhaitent rien d'autre que de la voir sombrer. Sinon, comment interpréter leur entêtement à la maintenir pour la seconde année consécutive dans la catégorie «C» avec un risque d'impayés des entreprises «élevé». Une place qu'elle ne mérite certainement pas si ce n'est pour ternir son image. L'Algérie, qui, en plus, a fait montre d'une résilience attestée à la dégringolade des prix du pétrole, affiche, malgré une baisse notoire de ses revenus pétroliers, des réserves de changes de près de 100 milliards de dollars et un endettement extérieur quasiment nul. Une situation que lui envieraient bien des économies européennes (française, italienne, espagnole...) qui n'ont pas encore vu le bout du tunnel. Si l'on se réfère au rapport annuel qui porte sur 160 pays c'est une année 2018 difficile, plus que prévu, qui attend les Algériens. On a l'impression que le tableau est noirci à dessein. L'économie algérienne devrait continuer à ralentir en 2018, même si le secteur pétrolier a enregistré une «forte croissance» souligne le document. «Même si le secteur pétrolier a enregistré une forte croissance au cours de l'année, il n'a pas compensé le ralentissement de l'activité hors pétrole. En 2018, l'économie devrait continuer à ralentir», estiment ses rédacteurs. La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur prévoit donc un ralentissement de l'économie nationale au contraire de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale. La BAD prévoit un retour de la croissance comparable à celui d'avant-2017 pour l'Algérie. Elle devrait augmenter de 3,5% en 2018 et atteindre les 3,9% en 2019. L'institution de Bretton Woods est, de son côté, convaincue que les mesures prises par le gouvernement concernant l'investissement et le financement seront génératrices de croissance. La croissance du PIB de l'Algérie devrait s'établir à 3,6% en 2018 contre 1% prévu dans sa dernière édition de juin 2017, souligne-t-elle dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié à Washington. «Les nouvelles dépenses d'investissement et les mesures budgétaires prévues dans la nouvelle loi de finances 2018 devraient porter à la hausse la croissance de l'Algérie à court terme», affirme la Banque mondiale. Sans le vouloir, elle venait d'arbitrer le débat, qui a fait rage, autour du recours à la planche à billets pour renflouer la Trésorerie du pays et assurer les équilibres budgétaires. Cette option a suscité bien des interrogations, des inquiétudes faisant brandir le spectre d'une inflation galopante qui serait incontrôlable. La BM a donné son verdict. Emanant d'une institution financière qui n'a pas réputation de distribuer de bons points à l'emporte-pièce, on ne peut donc que se fier à son impartialité. «En Algérie, les nouvelles dépenses publiques d'investissement liées au budget 2018 et l'orientation budgétaire plus expansionniste que prévu devraient doper la croissance à court terme», souligne-t-elle dans le chapitre consacré aux perspectives de croissance dans les régions Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Ce que ne partage pas du tout la Coface. La poursuite du soutien à la consommation en augmentant les dépenses sociales «se fera au détriment de l'investissement public», et l'impact de cette mesure sur le pouvoir d'achat des ménages «devrait être limité par la hausse del'inflation» écrit la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur qui relève que: «Les IDE (Investissements directs étrangers Ndlr) en direction de l'Algérie devraient néanmoins s'accroître.» Comme pour dire que l'hirondelle ne fera pas le printemps...
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Posté Le : 24/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com