Algérie

Le rapport de la population de Ghardaïa transmis à l'APN La caravane de solidarité poursuit sa tournée



En dépit de toutes les critiques dont elle a fait l'objet depuis son annonce et pendant son déroulement sur le terrain, la caravane de solidarité de l'APN poursuivra sa mission pour «recenser, écouter et transmettre les doléances des populations des régions du Sud», à l'origine des mouvements de contestation enregistrés dans plusieurs wilayas.
Après un périple effectué par une trentaine de députés dans les régions de nord-saharien, la caravane effectuera deux autres déplacements, à Tamanrasset et Illizi puis, à Béchar et Adrar.
«On va poursuivre notre mission. Le prochain départ est programmé le 27 mars mais on risque de le décaler jusqu'à la semaine prochaine en raison de la tenue d'une séance de questions orales à l'APN le 28 mars»,nous affirme Omar Bakir Kara, député RND de la wilaya de Ghardaïa.
«Le périple effectué dans de la première phase a été très fructueux dans la mesure où cela nous a permis de rencontrer toutes les franges de la société et d'écouter leurs préoccupations», a-t-il indiqué.
A Ghardaïa justement, les parlementaires n'ont pas réussi à tenir une réunion avec les notables et les représentants de la société civile en raison des manifestations organisées par les jeunes chômeurs.
«On n'a pas pu discuter avec l'ensemble des représentants sur les problèmes évoqués lors de la plénière prévue le jour de la visite de la délégation parlementaire mais cela ne m'a pas empêché d'effectuer des déplacements en solo dans certaines circonscriptions afin de recueillir les préoccupations citoyennes que je vais transmettre aux autres membres de la caravane afin de les intégrer dans le rapport final», a-t-il indiqué.
Dans un rapport transmis hier à l'APN, les habitants de la wilaya de Ghardaïa ont évoqué les problèmes qui les préoccupent.
Les différentes correspondantes adressées à cette instance démontrent l'absence totale d'une politique de développement dans le Sud dans la mesure où les problèmes soulevés ne sont pas liés uniquement au chômage dans le milieu juvénile mais s'étend à d'autres préoccupations comme la défaillance du système de santé, l'absence des infrastructures de base, les contraintes bureaucratiques et la non-prise en considération des spécificités de ces régions.
Le conseil des notables du M'zab «Abderrahmane El Korti» met en relief «l'importance des moyens mis par l'Etat pour le développement, qui demeurent insuffisants pour répondre aux réoccupations de la population».
Ce conseil demande «des solutions au problème de logement à travers la finalisation des programmes en cours et une solution consensuelle aux habitations non autorisées».
Ce conseil propose «une répartition équitable et équilibrée des postes d'emploi dans l'administration et l'enseignement» et «un intérêt au secteur agricole et à la libération de la distribution des terrains».
Le conseil exige «la finalisation des travaux d'aménagement d'oued M'zab et du barrage Ahbass à El Ataf pour prévenir contre les inondations, précisant que ces deux projets sont inscrits comme conséquence des inondations de 2008 ayant touché la wilaya.
Le comité des notables d'oued M'zab plaide pour la prise en charge des victimes des inondations ayant été lésées.
Santé : la situation est préoccupante
La situation préoccupante de la santé a été soulevée par l'ensemble des intervenants. Le conseil des notables qualifie de «déséquilibrée» la carte sanitaire exigeant sa révision ainsi que le mode de gestion des différentes structures.
Le comité des notables d'oued M'zab alerte et exige une intervention urgente pour sauver le service de maternité de la situation de négligence et du départ massif des spécialistes et la dotation en moyens des structures sanitaires de proximité.
Ce même comité plaide pour «la promotion des enfants de la région dans des fonctions supérieures, la priorisation de la main-d''uvre locale dans la politique d'emploi, la permanisation des jeunes des dispositifs d'emploi et la révision de certaines conditions pour l'octroi de crédits aux jeunes».
Sur le plan économique, les notables veulent le renforcement des unités de production, des programmes de formation et des facilitations pour l'investissement.
A El Ménéa, les citoyens déplorent «le manque de médecins spécialistes». Les habitants d'El Ménéa souffrent de l'éloignement de leur ville, située à 270 km du chef-lieu, et proposent «l'installation des structures administratives afin d'épargner à ses habitants des déplacements coûteux et risqués».
«Les jeunes ne trouvent de travail ni dans les entreprises ni dans les dispositifs d'insertion initiés par l'Etat et encore moins dans l'octroi de crédit dans le cadre de l'Ansej et de la Cnac», selon eux. Ils ont dénoncé «la bureaucratie locale qui a empêché l'émergence de projets prometteurs dans l'agriculture».
La crise de logement revient dans tous les rapports. Elle est amplifiée à El Ménéa par «une forte densité populaire». Pour eux, il est important de «construire un pôle universitaire» et «promouvoir les activités culturelles mettant fin à l'état d'hibernation dans lequel se trouve la ville» en plus de «la promotion de l'activité touristique».
Le conseil des notables de Benoura demande «la réhabilitation de l'opération de distribution à travers la vente du foncier pour promouvoir la construction individuelle, gelée depuis plus de quinze ans avec toutes les conséquences fâcheuses que cette situation a engendré».


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