Les responsables
occidentaux multiplient les déclarations belliqueuses à l'égard de l'Iran au
sujet de son programme nucléaire.
La déclaration la
plus équivoque à ce sujet dans le style «j'ai le doigt sur la gâchette et
j'hésite» est venue du ministre britannique des Affaires étrangères, William
Hague. Le ministre britannique a utilisé une formule alambiquée en indiquant ne
pas envisager «pour l'instant» une action militaire contre l'Iran. «Nous
n'envisageons pas cela en ce moment, nous n'appelons pas à une action militaire
ni ne la prônons. Dans le même temps, nous disons que toutes les options
devraient rester sur la table» concernant ce pays. Pas de quoi rassurer les
Iraniens qui répliquent, eux aussi, que toute attaque entrainera
une riposte fulgurante de sa part.
C'est une partie
de bras de fer qui se joue entre l'Iran et les Occidentaux dans un contexte
rendu par les mystérieuses explosions qui sont officiellement d'origines
accidentelles. Elles ont fait 17 morts dont le général Hasan Tehrani Moghaddam qui jouait un
rôle important dans le système de défense iranien. «Une grande partie de nos
progrès dans le domaine des missiles et de l'artillerie a été possible grâce
aux efforts déployés jour et nuit par le martyre Moghaddam»,
a déclaré le porte-parole des Gardiens de la révolution, Saeed
Qasemi, marquant clairement l'importance du
personnage. S'agit-il d'un des actes de guerre déjà déclarée contre l'Iran et
qui a vu plusieurs de ses scientifiques périr dans des attentats ? Difficile de
connaître les tenants et aboutissants. Mais il est clair qu'une guerre de
l'ombre féroce et complexe se déroule contre l'Iran avec des assassinats ciblés
et des attaques à coup de virus informatiques complexes contre les systèmes
informatiques des installations nucléaires iraniennes.
PREPARER LES
OPINIONS
Désormais, le
discours de certains pays occidentaux consiste à préparer les opinions
publiques à une guerre ouverte contre l'Iran. Dans une sorte de partage des
rôles où les plus « modérés » veulent durcir les sanctions économiques et les
plus « durs » évoquent ouvertement une attaque militaire. Ces pressions et ces
menaces ont été relancées par un rapport de l'AIEA qui se base en bonne partie
sur les rapports des services occidentaux pour évoquer de fortes suspicions que
l'Iran travaille à la mise au point de l'arme atomique. Accusation rejetée par
Téhéran. Le rapport de l'Aiea sert donc de base de lancement à un discours de
plus en plus belliqueux. A telle enseigne que le chef de la diplomatie suédoise
Carl Bildt a dû faire une mise en garde : « Nous devons analyser attentivement
ce que l'AIEA affirme réellement. Il y a eu un certain emballement autour du
rapport. Il ne va pas aussi loin que certains le disent ». Paroles raisonnables
qui ne cadrent pas avec le ton délibérément alarmiste et belliqueux qui sévit
en Occident et Israël.
LA RUSSIE NE MARCHE PAS
La chef de la
diplomatie de l'UE, Catherine Ashton a dit la « vive préoccupation» des
Européens «à propos de ce qui a été découvert» par l'AIEA. Les ministres vont
discuter «de ce qui est nécessaire pour montrer [à Téhéran] que ceci est
totalement inacceptable». L'Allemagne, elle, prône des « sanctions plus sévères
sont inévitables si l'Iran continue à refuser de coopérer avec l'AIEA». Mais, a
précisé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle,
« nous ne participons pas à la discussion sur une intervention militaire, nous
estimons que telles discussions sont contreproductives et les rejetons». Mais
l'emballement est dans l'air. Aux Etats-Unis, où Obama
cherche à se faire réélire, le dossier est en train de devenir un sujet de la
campagne présidentielle.
A contrario, la Russie a souligné par la
voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que «le régime de
sanctions contre l'Iran est épuisé.» «Le Conseil de sécurité a entrepris toutes
les démarches liées d'une manière ou de l'autre au programme nucléaire iranien.
Menacer de sanctions ou de frappes aériennes équivaut à s'éloigner de possibles
négociations, et non à les permettre», a insisté M.Lavrov,
revenant de l'île Hawaï où il a pris part au sommet de l'APEC.
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Posté Le : 15/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com