Algérie

Le rappeur Benhadda Houari Boumediène à La Voix de l’Oranie


«Je chante la détresse des jeunes» Le rap est un style musical de la révolte, du refus d’une situation établie; le départ d’un marasme social qui perdure. C’est l’image stéréotypée de cette musique, selon des spécialistes. Mais le rap reste avant tout une manière de s’exprimer, une quête de liberté. Houari Boumediène Benhadda, rappeur, a fait de ce style une façon de s’exprimer avec le franc-parler des jeunes, de dire les maux que connaît la société oranaise précisément. -La Voix de l’Oranie: Pourquoi avoir choisi ce style de musique. Pourquoi le rap? -H.Benhadda : J’ai toujours eu un grand penchant pour la musique mais je pense que le rap est un style musical jeune, pour ne pas dire moderne, et plus proche d’une large frange de la société dont les niveaux scolaires et intellectuels diffèrent. Mes vrais débuts de rappeur, c’était en 1993 où j’ai constitué avec un groupe d’amis la troupe musicale «JMB», qui veut dire «Chabiba Mahgoura fi bladha» et on a entamé un parcours de neuf ans. Puis ce fut la séparation. Certains éléments du groupe ont quitté le pays pour aller travailler en France. - Vous êtes donc le seul à être resté en Algérie après la dissolution de votre groupe. Et après, qu’avez vous fait? -On ne peut qualifier un artiste selon sa seule présence au sein d’un groupe. C’est à lui de se démarquer, de travailler afin de laisser son empreinte. En tant que rappeur, j’ai continué à chanter dans ce style. J’ai notamment participé à des concours de musique organisés par la Maison de jeunes Maoued Ahmed de la rue Mirauchaux où j’ai obtenu la seconde place, également au Festival du rap en 1995, puis au 2ème festival de rap à Mostaganem. J’ai aussi organisé des galas artistiques lors de la célébration du 8 mars et en d’autres circonstances. J’ai édité mon premier album en 1999 sous le titre «Jeunesse Mahgoura Fi bladha» qui contenait huit titres sur la jeunesse, la situation dans le pays, le chômage, la drogue. Puis j’ai édité un second album chez la maison de production «Cedicave» qui a une filiale en France. Mais cet album n’a jamais vu le jour en notre nom, car les chansons ont été volées et vendues sous un autre titre en France. - Vous avez repris certaines vieilles chansons du patrimoine oranais, en particulier une chanson de Blaoui Houari. Comment qualifiez-vous cette expérience ? -C’est une expérience motivante car notre patrimoine musical est riche et plein de valeurs morales. J’ai eu le plaisir de reprendre une chanson du maître Blaoui Houari en 2002 dont on a fait des arrangements avec Abdelkader Adda pour la confectionner en style rap. C’était quelque chose de passionnant, de plus les jeunes ont un penchant pour ce genre de style dont le message passe plus facilement. C’est le porte-voix des marginalisés, mais cela n’empêche pas que même ce genre musical a eu quelques imperfections. - Avez-vous eu l’occasion de participer à des émissions télévisées? -Oui, j’ai été invité à l’émission «sabahiyate» en 2003. J’envisage de préparer un album en duo avec Cheb Issam puis un autre avec Cheb Réda et une promesse de chanter en duo avec l’artiste Z-men et Hirame. J’ai pu me faire distinguer et avoir un public propre à moi mais j’aurais aimé passer dans des émissions télé afin de me faire connaître davantage, mais la télévision est gérée comme un véritable empire et il est difficile d’y avoir accès. - Un dernier mot? -Je lance un appel en direction des gens de la culture afin qu’ils prêtent main forte aux jeunes talents et les aider afin d’obtenir des salles pour organiser des galas. Je tiens à remercier l’association Civ-oeil qui m’a aidé pour l’organisation de certaines fêtes et je voudrais dire merci à mes parents qui m’ont toujours incité à chanter d’une manière propre et digne.     B.Nadia
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