Algérie

Le Ramadhan de tous les dangers



Le Ramadhan de tous les dangers
Le commerce anarchique a doublé, voire triplé à Alger durant ces deux premières semaines du mois de Ramadhan. Pratiquement, toutes les municipalités ont été touchées par ce phénomène qui ne cesse de gagner du terrain. Au commerce anarchique des fruits et légumes et autres produits agroalimentaires, s'ajoute, à l'occasion de ce mois sacré, celui des produits laitiers et des viandes. Par conséquent, la santé du consommateur est sérieusement menacée, d'autant que de plus en plus de citoyens se rendent dans ces endroits pour faire leurs emplettes à un moindre coût. Les autorités concernées, censées intervenir et mettre un terme à cette situation, sont dépassées. Un constat qui saute aux yeux et que nul ne peut contredire. En fait, à la place des Martyrs, du pain et des galettes préparés à la maison sont vendus sur la place publique, sans le moindre respect des conditions d'hygiène et de salubrité. A El Biar, pas loin du siège de l'APC et de la direction du commerce, des fromages, des yaourts et des jus sont proposés sur des étals de fortune, sous la chaleur torride de ces derniers jours d'été. Après le f'tour, un autre commerce anarchique et encore plus préjudiciable est pratiqué sur la voie publique par des jeunes et moins jeunes. A La Casbah, Bachedjarrah, Gué de Constantine, des brochettes de viande et de merguez sont proposées aux jeûneurs. Des produits périssables vendus sans le respect des règles d'hygiène les plus élémentaires. N'empêche qu'à partir de 22h, ces fast-foods ambulants et occasionnels connaissent un grand engouement, c'est ce qui explique d'ailleurs le succès de ces commerces qui se répandent davantage à travers les quartiers de la capitale, à chaque mois de Ramadhan. Cependant, ni les autorités communales ni la direction du contrôle des prix et de la qualité ne semblent juger utile de réagir fermement et d'interdire formellement ces activités commerciales illicites. Invité il y a quelques jours à la Radio nationale, Youcef Laâmari, directeur du commerce de la wilaya d'Alger a déclaré que tous ses agents « sont mobilisés et travaillent d'arrache-pied afin de lutter contre la fraude et contre tous ce qui peut nuire à la santé du consommateur » durant ce mois sacré. M. Laâmari, lors de son intervention, a laissé entendre implicitement qu'il est dépassé par l'ampleur qu'a pris le phénomène du commerce anarchique durant ce Ramadhan. Et pour cause, le nombre d'agents de contrôle employés par cette direction est insuffisant et loin de répondre à la demande exprimée sur le terrain. Les services municipaux, eux, n'interviennent qu'une fois sollicités par les citoyens, a expliqué un élu. Un blocage bureaucratique et un manque de moyens qui arrangent les jeunes chômeurs qui n'hésitent pas à tout vendre et acheter pour se faire un peu d'argent et cela au détriment de la santé du consommateur.


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