Algérie

« Le Ramadhan d'antan était meilleur »



« Le Ramadhan d'antan était meilleur »
Noureddine Alane, acteur et interprète de chanson chaâbi profite du mois sacré pour multiplier ses sorties artistiques. Une période propice, dira-t-il, pour l'épanouissement de l'art.En tant qu'artiste, comment vivez-vous ce mois sacré 'Durant le mois sacré, j'ai un programme chargé puisque j'anime des soirées un peu partout ici, à l'intérieur du pays, ou à l'étranger. D'ailleurs je m'apprête à prendre la route pour Tizi Ouzou. Je suis un chanteur professionnel et je suis sollicité un peu partout. Du coup je n'hésite pas à faire plaisir à mes fans. C'est connu, en Algérie, durant le Ramadhan les soirées animées ne manquent pas. C'est le mois où il y a le plus de fêtes le soir. Ce qui fait que l'artiste est un peu pris le soir et la journée il se permet de dormir un peu pour récupérer. Les gens sortent beaucoup en ce moment surtout du côté de la brise marine, histoire de prendre un bon bol d'air après une longue journée de jeûne. Les familles font sortir aussi leurs enfants afin qu'ils puissent profiter de la fraicheur nocturne et oublier un peu la chaleur suffocante de la journée. D'autant plus que le Ramadhan coïncide cette année avec l'été.Les temps ont donc changé et les gens retrouvent leurs habitudes d'antan...Oui effectivement. Les familles algériennes assistent davantage aux fêtes organisées le soir après la rupture du jeûne. Mais cela dépend également du chanteur en question et du cadre d'animation. L'Algérien retrouve le sourire Dieu merci après une longue période d'instabilité qui a laissé des séquelles au sein de la société. Par le passé, le dîner des fêtes de mariage ne commençait que vers minuit dans une ambiance conviviale et joyeuse. Aujourd'hui, 19h la fête est déjà finie et les gens rentrent chez eux. Cette habitude s'est installée durant la tragédie nationale et a du mal à disparaître. Chaque période a ses pratiques et ses exigences. Pour que les us et coutumes restent intactes, il faut vraiment les entretenir. Malheureusement, on remarque certaines habitudes qui ne sont pas les nôtres du fait de l'influence médiatique. On a un peu perdu nos traditions à cause de cela. Où sont passés le « hayek mrama » et « lemlahfa » d'antan. Lesquels procuraient à nos femmes beaucoup de charme et d'élégance. La parabole a envahi les esprits. Nos femmes sont branchées vers l'Orient ou vers l'Occident. Notre algérianité a perdu quelque peu ses particularités et cela est décevant. Heureusement qu'il y a des familles qui s'attachent toujours à leurs traditions. Je peux dire que le Ramadhan d'antan était meilleur qu'aujourd'hui. Pour la simple raison, qu'Alger était moins saturée qu'aujourd'hui. On savourait chaque instant de ce mois sacré dans une parfaite harmonie. Tout suffisait aussi pour tout le monde. Il n'y avait pas de file pour le « kelb ellouz » par exemple. Les gens ne stockaient pas la nourriture parce que tout était disponible. Aujourd'hui, en raison des soucis quotidiens, l'on songe moins à se distraire ou sortir le soir pour assister à des fêtes ou à des pièces théâtrales. La société a changé radicalement.Que retenez-vous de ce mois comme vertus 'Sincèrement, j'ai horreur des gens qui parlent de nourriture durant le Ramadhan. Je trouve inconcevable de parler de plats et de mets alors que les gens font carême. Je suis contre aussi les programmes culinaires. Le jeûne est accompli pour un but bien précis, à savoir renforcer la foi. Faire défiler autant de nourriture peut nuire, je crois, puisqu'il existe des personnes qui n'ont même pas de quoi rompre le jeûne. On doit éviter de s'inscrire dans la gourmandise qui altère complètement le sens du jeûne. Le jeûne doit nous rendre joyeux et fiers d'accomplir un devoir religieux.Etes-vous exigeant sur le plan culinaire 'Sur ce plan, je ne suis pas du tout exigeant. Je suis adepte de la « chorba bita ». Par le passé, les Algérois ne consommaient pas « le frik » mais « lefdawech ». Justement, la chorba avec « lefdawech » constitue un régal pour moi. A cela s'ajoute un petit plat accompagné d'une salade. Je n'apprécie pas « lham lahlou ». Je n'aime pas mélanger du salé avec du sucré. Durant le mois sacré, je fais beaucoup de sport. Je fais du jogging chaque jour à Bouchaoui juste avant le ftour. Après la rupture du jeûne, je succombe à un petit somme avant de vaquer à mes affaires.Que pensez-vous des programmes télé durant le Ramadhan 'Je regarde « Souffrance d'une femme » à partir de 22h. Un feuilletant qui passe sur Canal Algérie et dans lequel j'ai moi même joué un rôle. Il a été réalisé par Ammar Tribèche.




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