Algérie

Le Ramadan et la culture du rationnel



Tous les Algériens s'accordent pour affirmer que le mois de Ramadan s'en est allé non sans laisser quelques désagréments aigres-doux. Il a commencé par les caprices du prix de la tomate pour finir par les horreurs de celui de l'oignon. La bouderie de l'huile a tenté de s'introduire dans le circuit commercial, mais sa face a été aussitôt effacée par le coup de massue de la justice qui n'a pas été tendre avec des trublions qui voulaient défaire le portemonnaie des ménages.Globalement, si ces 29 jours sacrés n'ont pas été aisés pour les jeûneurs, la période a laissé les traces d'une solidarité généralisée peu commune qui a coupé le souffle à tous. De mémoire, jamais les rues n'ont abrité une si grande et spectaculaire image d'entraide jusqu'à regretter qu'une telle solidarité ne soit pas permanente avec un étalement plus large pour atteindre l'ensemble des rapports de tous les jours entre les Algériens. L'empreinte d'un esprit aussi fort si elle était gravée pour l'éternité constituerait une force de concorde, d'entente, de sérénité et une formidable source de progrès. On aurait aimé que la riche disponibilité humaine observée pendant ce Ramadan fracasse les bureaux et les guichets des administrations pour que la sinistre bureaucratie s'éteigne.
Cependant, l'exercice de foi a été pour l'ensemble des Algériens une grande leçon d'économie où chacun a appris à ne retenir que les achats et les consommations des besoins essentiels. Mine de rien, la crise, l'inflation et le renchérissement du coût de la vie, par leur férocité, ont contraint les ménages à s'obliger au sens de la mesure et à une parcimonie forcée dans leurs dépenses. D'aucuns pourraient regretter les apparents fastes et les facilités accordées hier par une situation économique débridée, mais la récente culture, en investissant les marchés, annonce une ère nouvelle.
Les temps nouveaux ont ouvert les portes du comportement rationnel pour que les tonnes de baguettes de pain ne soient plus jetées dans les poubelles. Les commerçants ont renoué avec l'humilité et sont devenus plus avenants. Le client n'est pas encore roi, mais il se dirige droit vers le summum de la royauté.


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