Algérie

Le raisin de l'ivresse



Le vignoble algérien, fort de son cépage, fait monter l’ivresse d’une large production viticole. Au-delà de traditionnels vendanges, il y a lieu de rattraper le temps perdu pour mettre à niveau nos vins par rapport aux spiritueux méditerranéens. L’Algérie était, en effet, le premier exportateur au monde et le quatrième plus gros producteur de vins il y a un demi-siècle, avec un volume de 18 millions d’hectolitres. Les vignobles représentaient la moitié des exportations algériennes et presque le tiers de son produit national brut. La viticulture entrera ensuite dans une phase de déclin dans les années 60. Pour redresser la barre, un programme de développement viticole s’est fixé comme objectif l’extension des zones dédiées à cette filière. Le sol ainsi que le climat aidant, les vignobles destinés à la production de vinss s’étendent désormais sur 85.000 hectares et fournissent 2,1 millions d’hectolitres. Ce qui confère, de nos jours, à l’Algérie le dix-neuvième rang au classement mondial des pays producteurs de vins. Les prévisions tablent sur une extension des zones viticoles de 11.000 hectares supplémentaires et à l’augmentation de la production. Aujourd’hui, la politique agricole tourne vers l’exportation à travers la réhabilitation de la vigne qui était en passe d’être compromise par le déséquilibre constaté dans l’encépagement, une situation née d’une tendance à replanter le Cinsaut et le Mersegherra. Ces deux variétés choisies au moment du greffage des plants ne correspondent pas au besoin de production de vin de qualité avec lequel l’Algérie ambitionne d’arracher des parts d’un marché international très concurrentiel. La précarité généralisée et l’obsolescence des activités et des installations vitivinicoles persistent encore aujourd’hui. Les techniques de culture et d’entretien des vignobles sont désuètes et peu rentables. Les modèles de gestion et de marketing sont déphasés, les installations et caves sont inadéquates. Les Espagnols sont appelés à la rescousse. Un projet de partenariat est né et devrait être mis en œuvre à Aïn Témouchent. Objectif : améliorer la qualification, les techniques et le savoir-faire des viticulteurs locaux dans le processus de production du vin. Au demeurant, le vignoble algérien continue de mûrir sur table en attendant sa mise en bouteille.


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