Algérie

Le Raïs veut rester : Affrontements entre pro et anti Moubarak



Le Raïs veut rester : Affrontements entre pro et anti Moubarak
Les gestes d'apaisement pleuvent sur l'Egypte de l'après-moubarak. De concessions en concessions, le raïs, déplorant dan son discours de crise le refus du dialogue de l'opposition, a tout mis sur la table : des amendements constitutionnels portant sur «les conditions de candidature à  la présidentielle», la main tendue à  l'opposition, le lancement de réforme démocratique, la suspension du Parlement jusqu'à la révision des résultats des scrutins contestés, l'allègement du couvre-feu, le rétablissement partiel d'Internet bloqué depuis 5 jours… Le fin de règne pathétique, aggravé par le choix de l'armée reconnaissant la légitimité des revendications  et rangé du côté du peuple, a raté l'épilogue sheakpearien. Le raïs reste. Alors que, du «jour de la colère»Â  à  la formidable journée de «million» de marcheurs a puissamment soufflé, Moubarak a monté le scénario irréaliste de la fin de mandat légal et tranquille. Le raïs qui a perdu toute notion de  légitimité s'accroche à  la bouée de sauvetage qu'il croit déceler dans le retour à  la «stabilité» et l'organisation  de la «transition pacifique» négociée avec l'administration Obama acquise en définitive à  l'inéluctabilité du changement en Egypte qui reste une affaire de calendrier sur lequel les deux alliés divergent. Car, quelques heures après le discours de Moubarak précédé du reste par les 30 minutes d'entretien téléphonique entre les deux présidents, le verdict tombe. Obama, relayé par Sarkozy et Cameron, veut «une transition en bon ordre» et «maintenant» ou, pour ce qui concerne l'Union européenne, «le plus vite possible». Cette option consensuelle a été rejetée par le Caire.  Mais, la survie du régime ou la démocratie : le choix est à  faire. De  la place Tahrir, en symbole de la liberté  et de la dignité retrouvée, les manifestants ne veulent pas céder d'un iota. «Il ne part pas, nous non plus», clament-ils. Le préalable du départ, au plus tard le vendredi prochain, conditionne l'amorce de la période transitoire et l'ouverture des négociations.Dans ce face à  face, les incertitudes planent sur l'Egypte. En Alexandrie, des partisans de Moubarak, armés de gourdins et de couteaux se sont attaqués aux manifestants. De la place Tahrir au Musée, les pros et l'anti-Moubarak se sont affrontés à  coups de pierres. Des tirs de sommation ont ponctué l'intervention de l'armée sonnant la fin des manifestations dans un appel, lu à  la télévision par le porte-parole de l'armée. Sans écho. La militante du mouvement du 6 avril, Racha Badaoui, l'affirme sans ambages. «Nous descendons dans les rues aujourd'hui, nous descendrons demain, mais,  vendredi sera la journée de la mobilisation la plus massive». Entre l'Egypte de la momification politique et l'Egypte de l'espoir démocratique, le divorce esst totalement consommé.


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