Algérie

Le Rafale menacé par le chasseur russe en Inde


Le Rafale menacé par le chasseur russe en Inde
La Russie et l'Inde passent des relations «fournisseur-client» à la coproduction d'armes modernes. C'est ce qu'a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, en décembre dernier.La France est visiblement sur le point de perdre le marché indien de l'armement, où elle comptait placer son Rafale. RiaNovosti, qui a cité le 2 janvier 2015 des sources au sein du ministère indien de la Défense, révèle que l'Inde pourrait finalement se rabattre sur les chasseurs russes dernier cri Su-30 MKI, si la transaction concernant les chasseurs français Rafale n'est pas réussie.L'Inde est entrée en janvier 2012 en négociations exclusives avec Dassault Aviation pour doter son armée de 126 avions Rafale pour un contrat estimé à plus de 18 milliards d'euros, armements et soutien compris. Cette opération doit donner du travail à toute la filière aéronautique militaire, environ 500 PME travaillant pour le Rafale. Seulement, les choses n'ont, semble-t-il, pas avancé depuis.Le ministre indien de la Défense a déclaré à ce propos que les négociations qui durent déjà plus de trois ans éprouvent des «difficultés», les constructeurs français refusant de respecter les conditions posées par l'Armée de l'air indienne lors de l'appel d'offres. Selon le ministre, les SU-30MKI, construits par Hindustan Aeronautics LTD (HAL), pourraient ainsi constituer un remplacement adéquat des Rafale. Auparavant, les médias ont annoncé que la France n'autorisait pas de construire les Rafale en Inde par la HAL.La construction d'un Su-30 MKI en Inde revient à près de 56 millions de dollars, soit plus de deux fois moins cher que le prix d'un Rafale. Les chasseurs russes Su-30 constituent près d'un tiers de l'Armée de l'air indienne. En 2012, la Russie a conclu un contrat sur la livraison de 40 appareils Su-30 MKI. En février 2014, 28 chasseurs avaient déjà été livrés à l'Inde.Coproduction d'armesSur un autre plan, il y a lieu de préciser que la Russie et l'Inde passent des relations «fournisseur-client» à la coproduction d'armes modernes. C'est ce qu'a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, en décembre dernier à la veille de sa visite à New Delhi. «L'Inde est notre partenaire fiable de longue date. Le niveau élevé de la coopération bilatérale et de confiance réciproque nous permet de passer progressivement du schéma traditionnel fournisseur-client à la conception conjointe et à la coproduction d'armes modernes», a indiqué M. Poutine dans une interview à l'agence indienne PTI.La Russie et l'Inde coopèrent, rappelle-t-on, sur la production de missiles embarqués BrahMos et la création d'un chasseur multirôles de 5e génération. Selon l'ambassadeur russe en Inde, Alexandre Kadakine, 70% d'armes et matériels de l'armée indienne sont de conception soviétique et russe. La Russie a livré des armes et matériels à l'Inde pour 4,78 milliards de dollars en 2013, d'après le Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique (FSVTS).La visite de M. Poutine en Inde devait notamment déboucher sur la signature d'un accord entre les ministères de la Défense des deux pays sur la sécurité des vols. L'assistant du président russe, Iouri Ouchakov, avait antérieurement annoncé que les entretiens russo-indiens de New Delhi allaient être consacrés à la création du chasseur de 5e génération, de missiles BrahMos, ainsi qu'à la production d'avions de ligne Sukhoi Superjet 100 et le développement de la navigation par satellite.