Le racisme se donne une voix et un visage

Dans notre édition du jeudi 2 avril 2015, nous avions évoqué dans l'article intitulé « Le wali perd son sang-froid et insulte les élus », l'atmosphère houleuse et exécrable qui a marqué les travaux de la session ordinaire de l'APW de Khenchela, session qui en fait n'avait rien d'ordinaire et dont tout le monde en ville en parle : joutes verbales, insultes en tous genres, suspensions de séances à répétition, etc.Une scène a cependant énormément choqué les présents ? élus, fonctionnaires de l'exécutif, journalistes, citoyens (autorisés à assister à la réunion) -, c'est lorsqu'un élu, vice-président de l'APW et président du bureau de wilaya du MPA (parti de la majorité présidentielle du ministre Amara Benyounès) a interrompu brusquement un de ses collègues qui avait la parole.Ce dernier, Ali Aït El Hadj, était en train d'interpeller le directeur des domaines à propos du cas de vieilles familles de la ville de Khenchela dessaisis de leurs biens immobiliers par l'Etat et qui ont quitté la région, intervention tout à fait opportune puisque la question de la conservation foncière et du domaine public était inscrite à l'ordre du jour de cette session de l'APW.Le vice-président indélicat de l'APW a tenu les propos suivants en direction d'Ali Aït El Hadj : «Celui qui n'est pas Chaoui n'a pas le droit de parler de Khenchela» ! Ces propos d'une particulière gravité, à connotation régionaliste, ont jeté la stupeur parmi les nombreux participants à la réunion, et nombreux parmi les présents n'en croyaient pas leurs oreilles. Quand l'élu victime de cette scandaleuse intervention a voulu riposter, le wali a enfoncé le clou en affirmant qu'il soutenait le vice-président et que ce dernier n'avait pas à s'excuser, ce qui a poussé l'élu Ali Aït El Hadj à quitter la salle.Cette affaire a vite fait le tour de la ville où l'on ne parle que de ça. APW en folie '