Le quotidien des habitants de Ghaza empire de jour en jour
L?électricité, enjeu politique entre le Hamas et Abbas La vie dans la bande de Ghaza est, aujourd?hui, complètement paralysée. Avec l?arrêt de l?approvisionnement en fioul de la seule centrale électrique, la bande de Ghaza a sombré dans l?obscurité une semaine durant. Les citoyens vivent, désormais, la même expérience de l?été 2006, lorsque l?armée israélienne a détruit la centrale qui produit 40% de l?ensemble de l?énergie électrique, suite à la capture du caporal Gilad Shalit par des résistants palestiniens au mois de juin 2006. Les longues coupures de courant ont fortement entravé le quotidien des 1,5 million de Ghazaouis. Les commerces, comme les boulangeries, n?ont fonctionné qu?au quart de leurs capacités. L?eau courante s?est fait rare dans les robinets, car le fonctionnement des pompes, qui distribuent l?eau aux foyers, a besoin de courant électrique. La vie de centaines de malades hospitalisés dans les services de réanimation et de soins intensifs, a été mise en danger et dépend du bon fonctionnement des générateurs électriques dont disposent ces hôpitaux. Pour préserver les produits laitiers et les viandes fraîches ou congelées, les commerçants ont dû faire fonctionner leurs générateurs à plein régime, ce qui a généré des dépenses énormes en carburant. L?Union européenne, qui finance l?achat du carburant nécessaire au fonctionnement de la centrale de Ghaza, a suspendu ses paiements à la compagnie privée israélienne Dor Alon, qui approvisionnait la bande de Ghaza par le terminal de Nahal Oz. L?Union européenne a indiqué que le Hamas, qu?elle considère comme une organisation terroriste et qu?elle boycotte, « projette d?introduire une nouvelle taxe sur les factures d?électricité » à Ghaza. « Ceci ne nous permettrait pas de continuer à payer le fioul qui sert à produire de l?électricité (...) Nous sommes prêts à reprendre le paiement pour les livraisons de fioul après avoir eu l?assurance que ces taxes ne seront pas introduites », a précisé une porte-parole de la Commission européenne. Salaire des « milices » Des membres du gouvernement de Salam Fayad, désigné par le président palestinien Mahmoud Abbas en remplacement d?Ismaïl Haniyeh limogé après le contrôle par la force de la bande de Ghaza par le Hamas au mois de juin dernier, ont accusé le Hamas de collecter l?argent des abonnés. « Nous appelons le Hamas à cesser de collecter l?argent et rendre la totalité des sommes. S?il refuse, le Hamas doit prendre ses responsabilités et payer chaque mois 12 millions de dollars à la compagnie israélienne », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Riyad Al Malki. Le président Mahmoud Abbas a, de son côté, continué d?accuser le Hamas de détourner des fonds de la compagnie d?électricité pour financer « ses milices ». Les coupures d?électricité « sont les résultats de la prise de contrôle illégale par les putschistes du Hamas, de la compagnie d?électricité et de la collecte des factures afin de payer les membres de sa milice », a affirmé M. Abbas, cité par son bureau. Il a, par ailleurs, eu des « contacts arabes et internationaux pour informer les responsables de la situation dangereuse à Ghaza ». « La poursuite de ces coupures provoque des préjudices incommensurables sur la vie de notre peuple qui n?est pas coupable du banditisme du Hamas et de ses milices », a poursuivi M. Abbas. Selon le Hamas, ces déclarations sont destinées à « déstabiliser le gouvernement légitime » de M. Haniyeh, qui ne reconnaît pas le cabinet de Salam Fayad, siégeant à Ramallah. A noter aussi que la bande de Ghaza est devenue un énorme dépotoir suite à la grève des éboueurs qui n?ont pas reçu de salaires depuis 8 mois. Le calvaire dû au manque de courant électrique devrait commencer à cesser car les Européens ont décidé, hier, de reprendre l?approvisionnement de la centrale en fioul. « Nous avons repris les paiements et parallèlement, nous allons mener à partir d?aujourd?hui (mercredi) ou de demain (jeudi), un audit afin de nous assurer qu?il n?y a aucun détournement de fonds de la part du Hamas » a dit à l?AFP Alix De Mauny, porte-parole de la Commission européenne à Al Qods occupé. En plus du manque d?électricité et d?eau courante, les odeurs nauséabondes, les moustiques, les risques de maladies infectieuses sont des aléas auxquels fait face la population, depuis plusieurs semaines. De son côté, afin d?aggraver la situation, sur le terrain, en moins de 48h, l?armée israélienne, qui impose un blocus aux territoires palestiniens, a tué 12 personnes dont deux enfants.
Posté Le : 23/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fares Chahine
Source : www.elwatan.com