Algérie

Le Quotidien d'Oran suscite l'ire d'un pied-noir



Un récent article du Quotidien d'Oran n'a pas été au goût d'un blog «pied-noir». Publié le 3 novembre 2007, le texte se faisait l'écho de la mobilisation historienne contre la réalisation, dans le Sud de la France, de lieux de mémoire à la gloire de la «présence française en Algérie» entre 1830 et 1962. Austère, l'article s'est gardé du moindre commentaire. Il s'agissait d'un rappel avec force détails des initiatives prévues par les historiens et les associations pour juguler l'offensive mémorielle des partisans de l'»Algérie française». Pour tout «jugement de valeur» si tant est que c'en est un, le journal a repris à son compte le terme «Nostalgérie». Une formule en usage depuis le début des années 1990 en référence à l'état d'esprit de ceux qui n'ont pas encore fait leur deuil de «l'Algérie française». Non content de voir Le Quotidien d'Oran faire écho à une telle mobilisation historienne, l'auteur du blog n'a pas caché son mécontentement. Et l'a exprimé en trempant sa plume dans un encrier vitriolé. De part et d'autre de la Méditerranée, «il est des dérives qu'il ne faut pas laisser passer». L'auteur du blog reproche au journal de reprendre «à son compte le discours négationniste de ces intellectuels de gauche français au service de la désinformation et du mensonge». Et le pied-noir de se hausser davantage le ton : «on comprendrait aisément qu'au pays des Ayatollahs le peuple soit abreuvé d'âneries de ce genre aujourd'hui largement contrebalancées par l'information internet». Mis à jour à la façon d'un quotidien, le blog s'est donné pour nom générique «Le retour d'un pied-noir 44 ans après». En guise d'illustration, une des photos les plus emblématiques de l'imaginaire pied-noir: le quartier de Bab El-Oued vu des hauteurs de l'ex-Village Céleste (Sidi Bennour). La mobilisation historienne et citoyenne françaises s'exprime contre trois projets lourds: le Mémorial national de la France d'Outre-mer à Marseille, le Musée de l'histoire de France en Algérie prévu à Montpellier et le Centre de la présence française en Algérie de Perpignan. Chantier le plus abouti, ce dernier devrait être inauguré dans une dizaine de jours. Historiens et associations dénoncent l'attitude des Maires qui ont porté des projets de nature à «enflammer une nouvelle guerre des mémoires (...) diviser et attiser la haine et le communautarisme». L'auteur du blog interprète la mobilisation historienne comme une volonté d'interdire la création de centres mémoriels. Il y voit une «une attitude bolchevik», allusion aux milieux de la gauche française et aussi à la ligne de conduite du pouvoir algérien. Le «négationnisme» des uns et des autres n'est pas facile à mettre en oeuvre, met en garde le site. «Malheureusement pour les gouvernements en place, il faudra attendre la disparition complète des dernières générations de pieds-noirs et d'Algériens pour pouvoir faire passer cette version science fiction de l'histoire qui absout nombre d'assassins impressionnants que de part et d'autre on essaie de canoniser».


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