«Le Quotidien d'oran» a aujourd'hui 15 ans

Le Quotidien d'Oran fête ce matin ses quinze ans. Chaque année, le 14 décembre, nous marquons cette date si particulière pour nous et pour nos lecteurs par l'absence réfléchie et voulue d'une noce prétentieuse qui situerait le journal, le vôtre plus que le nôtre, aux antipodes de ce que nous voulions qu'il fût.

 C'est que la cadence de la marche du pays n'est pas aussi rythmée que nous l'aurions voulu et n'est pas tout à fait au pas de la multitude d'espoirs que nous nourrissons. La précipitation aisée de nos voeux, tout au long de ces quinze ans, va plus vite que le démaillage des tares de tout bord, pour que nous nous rendions compte que, comme nos lecteurs, quinze ans de labeur ne font pas un grand journal et que quelques décennies d'indépendance pour une population ne sont pas suffisantes pour consolider une nation.

 Mais il ne s'agit pas non plus de faire la fine bouche en nous arc-boutant au fond d'une modestie qui nous ferait oublier que quinze ans de vie pour un petit journal, parti de rien et avec rien, né dans une période difficile, très loin des cours et des sérails, c'est quand même quelque chose. Quelque chose que l'on appelle aujourd'hui Le Quotidien d'Oran avec une grande déférence et qu'on situe au niveau du summum des journaux.

 Faudrait-il pour autant que nous nous pardonnions nos faiblesses et nos insuffisances ? Même si toutes les difficultés de notre parcours relevaient de l'indécent étalage des excroissances nationales et de la distribution à la criée des maux algériens ?

 Difficile question ! Quand, pendant quinze ans, nous nous sommes fait un point d'honneur à ne pas intégrer la croisade insensée des arrière-pensées et le jeu malsain de l'intérêt particulier.

 Il nous restera cependant le plus important et le plus confortant dans ces quinze ans de vie. L'encouragement d'un lectorat qui n'a jamais été dupé par des fausses croyances et qui sait où se situe la juste et simple vérité.