Le quartier reste un réservoir inépuisable de jeunes talents

Le quartier ou comme l'appellent communément les Algériens «El Houma» a toujours été la première rampe qui a permis à de nombreux sportifs de briller au plus haut niveau national et même international. Abderrahmane Bergui, en sa qualité d'ancien arbitre et aussi président de l'association «Ouled El Houma» dresse un bilan sur la situation actuelle du sport de proximité et fait des propositions afin de prendre de la meilleure des manières les jeunes en leur donnant toutes les chances.Historiquement, le quartier ou «El Houma» a toujours donné naissance à de très grands joueurs talentueux et athlètes tant sur le plan national qu'international. Et ce n'est là sûrement pas le fait du hasard. C'est plutôt l'aboutissement d'un travail de fond réalisé par des hommes de grande valeur sociale avec le seul objectif de suivre une démarche planifiée de manière régulière, à l'instar des concours de jeunes footballeurs au niveau régional et national et des sélections régionales, appuyés d'une stratégie de prospection de jeunes dans les cités et les quartiers.Aujourd'hui, un jeune ne peut rejoindre un club ou puisse faire partie d'une sélection que s'il passe par la cooptation guidée par le subjectivisme, voir le copinage. Le critère prépondérant comme tout un chacun le sait est la recommandation et la situation socioprofessionnelle de la famille du jeune. Pour la réhabilitation de la pratique du sport en général, le recours au quartier est l'unique voie à suivre. La relance du sport passe avant tout par la renaissance d'une vieille tradition : la prospection des jeunes talents avant de les orienter, par la suite, vers les clubs et les centres de formation.«El Houma» est l'unique école de la vie sociale qui a donné naissance à plusieurs figures emblématiques qui ont représenté dignement le sport algérien. Aujourd'hui, il est regrettable à plus d'un titre qu'on ait tourné le dos à nos anciennes traditions pour constater avec impuissance la déperdition, voire la disparition des jeunes talents dans la nature. Avec tous les moyens existants et un pays comme le nôtre, jouissant d'un grand réservoir de jeunes très portés sur la pratique du football, il est devenu indispensable de relancer le sport de masse. Cette frange de jeunes dans les quartiers populeux, livrée à elle-même, méritent qu'on leur accorde plus de considération, en les aidant et soutenant pour les intégrer dans le mouvement associatif et dans la vie active.La revalorisation d'«El Houma», qui reste un réservoir inépuisable de jeunes talents aussi bien dans le domaine sportif que culturel, nécessite une mise en place d'une stratégie répondant à la réalité du terrain dans le cadre d'un programme coordonné et planifié avec un encadrement qualifié et des éducateurs et animateurs de quartiers qui maîtrisent parfaitement les activités de proximité. Nous avons relevé aussi que nos jeunes dans les cités et quartiers à très forte densité n'ont aucun interlocuteur valable. Ils font face seuls à l'oisiveté, devenant très fragiles, une proie facile à la manipulation et tous les vices. Tout le problème est là. Le quartier reste, toutefois, le meilleur canal de communication avec les jeunes pour être à l'écoute de leurs aspirations et préoccupations dans leur propre environnement. Le constat de la réalité du terrain est connu : il faut s'attaquer aux vraies causes pour le bien-être de notre jeunesse et notre sport. La prise en charge des jeunes sur des bases saines doit se faire dans les cités et les quartiers, mais aussi les établissements scolaires. Alors prenons nos responsabilités et assumons-nous en leur apportant aide et soutien.Abderrahmane BerguiPrésident de l'Association Ouled El Houma.