Algérie

Le Qatar et ses «rebelles» au pied du mur Accord russo-américain sur la solution politique



Le Qatar et ses «rebelles» au pied du mur Accord russo-américain sur la solution politique
Retour en grâce du fameux accord de Genève conclu, le 30 juin 2012, par le groupe d'action sur la Syrie, qui misait sur la solution politique à travers un gouvernement de transition.
Cet accord, scellé par les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, de la Turquie et des pays de la Ligue arabe, devrait désormais servir de plateforme au règlement de la crise en Syrie. Le déplacement de John Kerry en Russie n'a pas été vain, puisque Moscou et Washington ont décidé d'accorder leurs violons autour d'une solution politique en Syrie qui mettrait le régime Al Assad et les rebelles autour d'une table. Sur papier, ce plan de règlement paraît plus au moins facile à concrétiser au regard des parties qui le parrainent. Cette entente entre Moscou et Washington, qui était improbable auparavant, a évidemment été saluée dans les quatre coins du monde. Quand les Américains parlent, les autres écoutent puis appliquent'
De Paris à New York en passant par Berlin et Ottawa, les vivats pleuvent face à cet accord entre Russes et Américains dont la substance était pourtant en rade depuis une année. Le médiateur international Lakhdar Brahimi, qui était à deux doigts de rendre son tablier, était quasiment la seule voix, en plus de celle de la Russie, audible favorable à la solution. Lakhdar Brahimi a donc logiquement affiché le grand sourire et salué un «premier pas très important» vers le règlement de la crise.
«L'accord entre la Russie et les Etats-Unis est la première information optimiste depuis très longtemps», a réagi aussitôt l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe.
Brahimi a tout de même nuancé l'optimisme ambiant, glissant dans un communiqué : «Ce n'est néanmoins qu'un premier pas.» Le diplomate algérien en a profité pour lancer une pierre dans le jardin des pays arabes riverains de la Syrie qui continuent de battre les tambours d'une intervention militaire.
Brahimi et l'Europe applaudissent
«Il y a toutes les raisons de penser que l'entente conclue recevra le soutien des autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU.» «Il est tout aussi important que la région dans son ensemble se mobilise en faveur d'un soutien à ce processus», a-t-il encore affirmé, mettant le Qatar et l'Arabe Saoudite devant leurs responsabilités.
L'Union européenne (UE) s'est, elle aussi, dite «très satisfaite» de l'accord entre la Russie et les Etats-Unis pour inciter les parties en désaccord en Syrie à trouver une solution au conflit qui ensanglante le pays depuis mars 2011.
«L'UE a répété à maintes reprises que la solution du conflit réside dans un règlement politique global», a indiqué le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. L'Allemagne qui s'est toujours montrée contre l'intervention militaire a salué ce «pas important».
Son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a estimé que l'accord russo-américain était un «pas important vers un règlement politique».
Même le Canada, dont la politique étrangère est «américanisée» depuis longtemps, s'est joint à ce concert d'approbation.
«A nos yeux, la solution politique est la seule option pour mettre un terme aux souffrances du peuple syrien», a déclaré, mardi soir, le chef de la diplomatie canadienne, John Baird.
Mais cette quasi-unanimité du monde occidental pour appuyer cette ébauche de sortie de crise risque de ne pas plaire aux pays arabes, notamment les sponsors des rebelles que sont le Qatar et l'Arabie Saoudite. Le fait est que l'opposition syrienne adoubée, armée et financée par Doha et Riyad, n'a pas tardé à décliner l'offre de solution de Moscou et Washington.
La Coalition syrienne résiste'
«La Coalition nationale salue les efforts internationaux appelant à une solution politique qui réaliserait les aspirations du peuple syrien pour un Etat démocratique, mais celle-ci ne peut commencer qu'avec le départ de Bachar Al Assad et de son régime», a-t-elle réagi dans un communiqué. Une réaction sans doute inspirée par Doha et Riyad qui verraient d'un mauvais 'il que la crise soit réglée politiquement entre Syriens. C'est là un rejet indirect, mais évident de l'appel américano-russe au dialogue pour mettre fin à la guerre. L'Emirat du Qatar et le royaume d'Arabie Saoudite, qui font un grand lobbying et déversent une propagande depuis une année au moins pour ramener l'OTAN en Syrie, entendent ainsi résister. Il reste que les «intérêts vitaux» des Etats-Unis (et de la Russie) ainsi que la sécurité d'Israël passent avant tout.
D'aucuns pensent que les deux raids aériens effectués par l'armée israélienne à Damas constituaient une planche de salut pour le régime Al Assad. Pour une fois, les Etats-Unis et Israël ne sont peut-être pas sur la même longueur d'onde que leurs amis du Qatar et d'Arabie Saoudite.


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