Le Premier ministre irakien, Nouri Maliki, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer l'ingérence du Qatar et de l'Arabie Saoudite dans les affaires de son pays.Paris (France)De notre correspondantDans un entretien accordé à la chaîne française France 24, le Premier ministre irakien, Nouri Maliki, a clairement affirmé que Riyad et Doha soutiennent le terrorisme international. Soit en offrant des sommes considérables d'argent aux groupes terroristes en Syrie, soit en leur acheminant des armes ou carrément en soutenant Al Qaîda en Irak. «Ils attaquent l'Irak via la Syrie de manière directe et ils ont déclaré la guerre à l'Irak car ils ne veulent pas que ce pays, qui possèdent de grandes capacités économiques et richesses humaines, relève la tête», a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à France 24 à Baghdad. Il a ajouté : «Les deux pays ont déclaré la guerre à l'Irak, comme ils l'ont déclaré à la Syrie. Ils ont peur que l'Irak redevienne fort, alors ils dépensent des sommes d'argent colossales et font tout ce qu'ils peuvent pour maintenir l'Irak dans une position de faiblesse.»Nouri Maliki va plus loin en expliquant que le Qatar et l'Arabie Saoudite sont les responsables directes de la crise sécuritaire et religieuse que traverse son pays. A la question de savoir si l'Occident ferme les yeux ou ignore ce que font les deux monarchies, le Premier ministre irakien a répondu que certains pays européens ont soutenu Doha et Riyad, mais que d'autres se sont opposés à eux, notamment lorsqu'ils ont découvert le jeu néfaste et dangereux auquel ils s'adonnent.Au Qatar et à l'Arabie Saoudite de changer leurs positionsCes pays, selon Maliki, ont compris que l'Arabie Saoudite soutient le terrorisme en Syrie, en Irak, au Liban, en Egypte, en Libye et même dans certains pays qui ne sont pas arabes. «Les Etats-Unis et certains pays européens se sont vraiment opposés à l'Arabie Saoudite. Et les récents changements qui ont eu lieu dans ce royaume sont les fruits de pressions internationales et américaines afin qu'il mette fin à son soutien au terrorisme international, à travers des d'arrière-pensées politiques, ethniques ou religieuses», a expliqué encore M. Maliki.Interrogé sur d'éventuelles mesures que pourraient prendre Baghdad à l'égard des deux monarchies, le Premier ministre irakien a expliqué ne pas vouloir jeter davantage d'huile sur le feu. Il a appelé Doha et Riyad à prendre leurs responsabilités, car leur soutien du terrorisme peut leur sauter à la figure tel un boomerang. «Nous attendons du Qatar et de l'Arabie Saoudite de changer leurs positions dans le calme. Nous pouvons nous aussi prendre des mesures contre ces pays. Mais nous n'avons rien fait jusqu'à ce jour car nous ne désirons pas envenimer la situation. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur ces deux pays afin qu'ils cessent de soutenir le terrorisme qui risque de les déstabiliser eux aussi.»Par ailleurs, Maliki a nié l'achat par son pays d'armes à son voisin iranien, soutenant qu'il respecte les recommandations de l'ONU qui interdisent l'achat d'armes auprès de l'Iran et qu'il ne le fera pas tant que cette interdiction est en vigueur. S'agissant des violences quotidiennes qui endeuillent l'Irak (environ 1000 morts chaque mois), Nouri Maliki a estimé qu'elles sont le fait d'Al Qaîda et des autres organisations terroristes qui activent en Irak.De son point de vue, il existe trois raisons qui peuvent expliquer le maintien des violences dans ce pays : un, l'implantation d'Al Qaîda depuis des années sur ce territoire, deux, la situation désastreuse en Syrie, et trois, les financements par certains pays comme le Qatar et l'Arabie Saoudite du terrorisme. Maliki a nié par ailleurs la menace d'une guerre civile en Irak car les gens, dit-il, sont contre Al Qaîda.Cette dernière n'arrivera pas à diviser le peuple, selon lui, car il est contre elle. Enfin, il a assuré que les élections législatives se tiendront comme prévu, c'est-à-dire le 30 avril prochain et la participation sera plus importante que lors des précédentes. M. Maliki a balayé d'un revers de la main les accusations qui font de lui un «dictateur» et d'«ennemi des droits de l'homme», estimant que les organisations internationales n'ont jamais dénoncé le terrorisme qui tue chaque jour des enfants de l'Irak.
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Posté Le : 11/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com