Algérie

Le Qatar accusé d'« ingérence »



Le Qatar accusé d'« ingérence »
Moult fois rappelé à l'ordre pour « mauvaise conduite vis-à-vis de ses voisins », le richissime émirat gazier du Qatar est, aujourd'hui, officiellement et sévèrement « puni » par ses alliés du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La crise, qui éclate au grand jour, s'est corsée dans la foulée des « révoltes » qui secouent plusieurs pays arabes (Libye, Syrie, Tunisie, Egypte...), à travers lesquelles l'ancien émir qatari, cheïkh Hamad ben Khalifa al Thani, tentait de s'affranchir du « joug » du « grand frère » saoudien, en soutenant ouvertement le courant des Frères musulmans, notamment en Egypte, où le nouveau pouvoir, porté par le maréchal Abdelfatah al Sissi, est fortement soutenu par l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït, au détriment de Doha qui avait jeté son dévolu sur le président islamiste déchu, Mohamed Morsi. Ce n'est pas tout. Le Qatar est sérieusement soupçonné de pousser à l'agitation des « noyaux fréristes » dans certains pays memebres du CCG. Une attitude qui semble irriter ses voisins, connus pour leur opposition vigoureuse et historique à cette mouvance. Dans un geste sans précédent dans l'histoire des pays du Golfe, et à l'issue d'une réunion « houleuse », mardi dernier, à Riyad, des ministres des Affaires étrangères des pays du CCG (Riyad, Abou Dhabi et Manama) ont décidé, hier, de rappeler leurs ambassadeurs au Qatar, reprochant à Doha ses ingérences dans les affaires de ses voisins. « Les pays du Conseil de coopération du Golfe ont tout fait pour s'entendre sur une politique unifiée (...) garantissant la non-ingérence de façon directe ou indirecte dans les affaires internes de chacun des pays membres », explique le communiqué, non sans rappeler qu'il « a été demandé au Qatar de ne soutenir aucune action de nature à menacer la sécurité et la stabilité des Etats membres ». Les Emirats arabes unis sont particulièrement touchés par ce phénomène. Outre les sorties tonitruantes du chef de la Police de l'émirat de Dubaï, Dahi Khalfane, contre la confrérie, la justice émiratie a condamné à la prison ferme des dizaines de Frères musulmans, dont un ressortissant qatari pour collecte de fonds au profit d'islamistes dans ce pays. Il a été accusé de vouloir renverser le régime. En février dernier, les Emirats ont rappelé leur ambassadeur à Doha pour protester contre des propos de l'influent prédicateur islamiste Youssef al Qaradaoui, qui accusait Abou Dhabi d'hostilité envers les Frères musulmans. Les trois pays, auxquels pourrait se joindre le Koweït, dénoncent également les campagnes dans les médias qataris (Al Jazeera) qui soutient frontalement les Frères musulmans. Ce conflit, sans précédent dans l'histoire du CCG, intervient alors que les pays protestataires ont rappelé qu'« en dépit de l'engagement de l'émir du Qatar, cheïkh Tamim ben Hamad al Thani, lors d'un mini-sommet avec l'émir du Koweït et le roi d'Arabie, à Riyad, en novembre dernier, à respecter ces principes, son pays ne l'a pas fait ». Ce mini-sommet, à l'initiative de l'émir du Koweït, cheïkh Sabah al Ahmad al Sabah, est destiné à surmonter le profond désaccord entre Doha, d'une part, et Riyad, Abou Dhabi et Manama, d'autre part, sur la conduite vis-à-vis de l'Egypte.




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