Algérie

Le public boude le documentaire !



Le public boude le documentaire !
Alors qu'il a été proposé des ?uvres de divers horizons abordant plusieurs thématiques, la section documentaire en compétition officielle a drainé peu de spectateurs à la cinémathèque.Dans le cadre de la 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa), le public a pu découvrir trois catégories de films en compétition officielle : section long métrage, section court métrage et section documentaire. Pour cette dernière, les spectateurs étaient absents lors des projections à la cinémathèque. Tout au long de cette manifestation qui s'est tenue du 22 au 27 juillet, la diffusion de ces 10 documentaires s'est faite dans une salle quasi vide. Un constat désolant ! À rappeler que cette catégorie est un passage primordial pour tous les réalisateurs, car la réalisation d'un documentaire est considérée comme une école et un passage obligatoire pour tous les cinéastes amateurs ou professionnels. Pour cette édition, nous avons pu découvrir des ?uvres de divers horizons grâce à la diversité des pays sélectionnés et des réalisateurs issus de différentes cultures. Parmi les docs projetés, on peut citer, Raja bent elmellah du Marocain Abdelilah Eljaouhary, qui a d'ailleurs été primé au Fespaco. C'est un documentaire de 70 minutes, qui revient sur le destin de l'actrice Najat Benssalem qui a cru un jour, de manière éphémère, au rêve des paillettes et des étoiles du 7e art. Mais la descente sera brutale et le retour à la réalité violent pour la jeune comédienne. Celle-ci a connu un moment de gloire en jouant dans le film Raja (2003) du réalisateur français Jacques Doillon, et pour lequel elle a obtenu le prix d'interprétation féminine au Festival de Marrakech, et celui du meilleur espoir féminin au Festival de Venise.Suite au succès, cette actrice est rapidement oubliée par les réalisateurs. D'origine très modeste, elle ne correspondait pas au canon de la femme souhaitée dans l'industrie du cinéma marocain. D'ailleurs, elle s'est retrouvée au c?ur des critiques par la société marocaine pour avoir joué des scènes osées. Raja va connaître la déchéance, la misère jusqu'à ce jour. Vivant dans un logement modeste, elle gagne sa vie en animant des spectacles sur les places touristiques de Marrakech, et en vendant des cigarettes. Mais le drame pour cette actrice "déchue" (les témoignages de cette jeune femme véhiculaient beaucoup d'émotion, et le public n'est pas resté de marbre), c'est qu'elle ne parvient pas à faire un trait sur ce monde qui lui a laissé croire qu'elle pouvait toucher les étoiles.Sur un autre registre, les Oranais ont pu découvrir un documentaire intimiste, très sensible, avec nombre de symboliques. Cette ?uvre signée par Sama Wahram est intitulée Ghanili. Originaire d'Irak, la réalisatrice réside au Canada ; pour sa première participation au Fiofa, elle a présenté ce film de 39 minutes, qui relate son vécu. Dans ce documentaire, elle a raconté l'histoire d'un exil, le sien et celui de sa propre famille, appartenant à la minorité mandéenne menacée de disparition, avec les évènements qui ont secoué ce pays. Ces fidèles du mandéisme, religion agnostique, adepte du prophète Yahia Ibn Zakaria, vivent près des cours des rives du Tigre et de l'Euphrate. L'eau est omniprésente et très symbolique pour cette minorité. D'ailleurs, l'importance de l'eau est abordée tout au long du doc. Ghanili est une quête des racines, qui exprime également cet amour pour un pays, une ville... Baghdad, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.D. LOUKIL


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