Algérie

Le public à la rencontre du 7e art



La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis le 24 février le 16e Festival culturel national du film amazigh (FCNAFA). À cette occasion, une série d'activités sont au menu, notamment des projections de films et des rencontres. Parmi ces rencontres, le public a pu assister à une conférence dédiée au parcours musical du célèbre musicien algérien Mohamed Iguerbouchene, animée par Dr Ounoughene Mouloud, auteur, entre autres, d'un livre sur la vie et l'?uvre d'Iguerbouchene. D'emblée, le conférencier soulignera qu'"Iguerbouchene possède un véritable don de composition et de création instantanée. Quand on lui déroule une bobine d'un film, il en saisit instantanément l'architecture. Il met en papier sa pensée musicale pour illustrer musicalement les séquences d'un film." Il a été toutefois relevé par l'orateur "la nécessité absolue de réhabiliter ce monument de la musique, et ce, en l'intégrant dans l'enseignement musical au sein de nos établissements scolaires", car, a-t-il dit, "il possède un catalogue éclectique. Iguerbouchene doit retrouver sa place dans le paysage artistique algérien". Pour rappel, Mohamed Iguerbouchene est un illustre compositeur algérien, né le 13 novembre 1907 à Aït Ouchene (commune d'Aghribs, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou). En 1919, Iguerbouchene, alors âgé de 12 ans, fait la connaissance du comte Roth, un riche et puissant lord anglais, par l'intermédiaire d'un missionnaire, le peintre Ross. Fraser Roth était subjugué par l'extraordinaire mémoire musicale de cet enfant. Avec l'accord de son père, il a inscrit Mohamed au Norton Collège, ensuite à l'Academy Royal of Music de Londres où il a reçu l'enseignement du célèbre professeur Levingston. Il apprit la théorie musicale et les études de l'harmonie. Concernant le volet cinématographique, le documentaire était à l'honneur à travers la projection de trois ?uvres, à savoir Izmulen n Igrarene, d'Oussama Rai, qui évoque les traditions anciennes de la vallée du M'zab. Aussi Tamnadt n Leqbayel, une série de films documentaires réalisée par Mohamed Fali sur la nature et la vie sauvage en Kabylie, et enfin Tigherman n Luras, de Hend Cheurfi, qui traduit la beauté du paysage urbanistique des constructions amazighes des Chaouis des Aurès. Dans la soirée de dimanche, le public a pu découvrir le film de fiction Lmuja (la vague) de Omar Belkacemi. Ce film très attendu pour avoir sillonné les quatre coins du monde a plongé l'assistance dans une réalité sociale vécue durant les années 1990. C'est l'histoire de Redouane, journaliste et écrivain algérien vivant en Europe, qui rentre au pays pour écrire sur une série de suicides engendrés par le licenciement massif des travailleurs durant la décennie noire. Pour Omar Belkacemi, "à travers ce film, je suis revenu sur une période cruciale pour l'Algérie qui, en plus du terrorisme, faisait face à une tragédie sociale avec un licenciement massif de travailleurs, ce qui avait donné lieu à un autre drame rarement évoqué, à savoir le suicide de nombreux travailleurs. Durant cette période, il était enregistré plus de 500 000 licenciements et plus de 110 000 entreprises fermées. C'était l'époque où le FMI avait imposé à l'Algérie le plan d'ajustement structurel". Lmuja est un film de fiction réalisé en 2015. Il a été projeté dans de nombreux pays d'Amérique latine, d'Europe, d'Asie, d'Afrique, avant de débarquer à Tizi Ouzou.K. Tighilt
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