Algérie

Le PT programme un sit-in devant le tribunal militaire de Blida : Les militants exigeront la libération inconditionnelle de Louisa Hanoune


Les cadres et militants du Parti des travailleurs sont plus que jamais convaincus que l'arrestation de Louisa Hanoune est en rapport avec ses positions politiques, notamment ses critiques acerbes à l'égard des prédateurs et contre le système.«Nous sommes un parti incorruptible qui a toujours combattu la corruption et qui a de tout temps dénoncé le système», s'offusque Taazibt, membre dirigeant du PT, qui qualifie l'arrestation de Louisa Hanoune de dérive gravissime et d'acte de criminalisation de l'action politique indépendante.
Les militants du PT convoquent l'histoire et rappellent qu'aucun chef de parti n'a été arrêté depuis l'avènement du multipartisme, c'est un précédent grave.
Mme Hanoune est arrêtée parce que son parti est resté fidèle à sa politique. «Le PT s'était prononcé contre le 5e mandat de Bouteflika, a décidé de faire démissionner son groupe parlementaire de l'APN et s'est exprimé contre toutes les man?uvres visant à contourner la révolution populaire exigeant le départ du système, dont la prétendue transition qu'ils veulent faire déboucher sur la présidentielle du 4 juillet 2019.
C'est donc cela qui est reproché à Louisa Hanoune», dénonce le parti. Les militants rencontrés hier ont confiance en leur leader et soutiennent que Louisa Hanoune n'a jamais travaillé dans la clandestinité et que toutes les activités du parti et ses positons sont portés quotidiennement à la connaissance du public.
Une dérive gravissime
Nadia Chouitem, Djaloul Djoudi et tant d'autres militants de cette formation sont sereins. Pour eux, la stratégie de la terreur qu'utilisent certains pour régler leurs comptes avec leurs détracteurs ne leur fait pas peur. Ils n'ont nullement l'intention de baisser les bras et se disent déterminés à poursuivre le combat pour le triomphe de la révolution.
Louisa Hanoune, témoignent ses camarades du PT, est courageuse, elle a déjà connu les affres de la prison et de la torture du parti unique. C'est une femme politique parmi les rares toujours debout.
«On ne reproche rien à Hanoune. Notre secrétaire générale est une femme politique, sa place est avec le peuple et non en prison. Nous allons nous battre pour sa libération», promettent les militants du PT qui ont participé hier, en ce 12e vendredi, à la marche où Gaïd Salah en a eu pour son grade. Les militants du PT scandaient : «Nous sommes un Etat civil et non militaire.»
En plus de la participation à toutes les marches, les cadres du parti ont décidé d'organiser un sit-in devant le tribunal militaire de Blida pour appeler à l'abandon des charges retenues contre Hanoune et exiger sa libération inconditionnelle. «Nous n'avons pas pu entrer en contact avec Louisa Hanoune parce que son arrestation a coïncidé avec le week-end où les visites sont interdites.
Mais à partir de dimanche, nous allons nous déplacer en force à Blida et, devant le tribunal militaire, nous allons manifester pour dénoncer cet acte abusif et exiger sa libération inconditionnelle», explique Taazibt.
Le secrétariat permanent du bureau politique du parti s'est réuni quelques minutes après l'arrestation de Hanoune et a rendu public un communiqué où il fait part de la mise en détention provisoire de Louisa Hanoune par le tribunal militaire de Blida, après avoir répondu à une convocation du juge d'instruction comme témoin.
Le communiqué rappelle que le PT a combattu, depuis sa fondation en 1990, pour l'Assemblée constituante souveraine pour l'avènement de la démocratie véritable et pour la souveraineté populaire et n'a jamais dévié de cette ligne directrice de sa politique.
Pour le PT, il s'agit là d'une grave dérive et aussi l'expression d'une volonté de mise au pas des militants et activistes par le pouvoir de fait. «Il s'agit là d'une mesure contre le peuple algérien et sa mobilisation révolutionnaire entamée depuis le 22 février.»
Le PT en appelle à tous les Algériens et à ceux qui partagent ou non leurs positions, pour s'opposer à cet acte antidémocratique qui est dirigé contre la révolution du 22 février. «Avec cette arrestation, c'est une nouvelle étape qui s'ouvre», s'indignent les militants du PT.
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