Algérie

Le PT organise une conférence internationale sur les nouvelles guerres coloniales dans la région: Louisa Hanoune contre la reconnaissance du CNT



Dans un discours fleuve dans une salle non climatisée, Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des Travailleurs, a brassé tous les sujets d'actualité.

Sur ce sujet, elle a fustigé le gouvernement algérien pour avoir reconnu CNT et de n'être pas resté sur ses positions de principe. Pour elle, le CNT ne jouit pas de la représentativité de tout le peuple libyen. «Une fois que les Libyens se doteront d'institutions et d'un parlement, à ce moment-là l'Algérie peut reconnaître le nouvel Etat libyen» dira-t-elle en substance. «Il ne faut pas s'inscrire dans le sillage de l'Union Africaine» qui vient d'officialiser sa reconnaissance des nouveaux maîtres de Tripoli, expliquera t-elle. Et d'ajouter «chaque Etat doit être souverain dans ses décisions». Remarquons que Hanoune a consacré une bonne partie de son intervention à la question libyenne et partant au CNT. Ce dernier est composé, selon ses dires, d'éléments d'El Qaïda et d'anciens du régime déchu. Le numéro un du PT a qualifié ce qui s'est passé en Libye de «putsch militaire international» et de «guerre civile préfabriquée». Refusant tout parallèle avec les révolutions tunisienne et égyptienne, elle dira «l'intervention de l'OTAN constitue un tournant et elle a été décidée au siège de l'Africom à Stuttgart».

Se déclarant qu'un «processus de «somalisation» de toute la région» est désormais enclenché, L. Hanoune décide d'appeler à «une conférence internationale contre les guerres d'intervention» dans la région nord de l'Afrique. Elle ne donnera pas une date précise pour la tenue de cette rencontre à Alger. Elle se contentera d'avancer que Sidi Saïd, patron de l'UGTA a donné son accord pour l'organisation de cette manifestation. «Des personnalités et des organisations des pays du Sahel prendront part à cette conférence» lancera-t-elle. En plus des organisations en provenance «des pays impérialistes» qui mènent cette campagne belliqueuse pour le compte des Etats-Unis, ajoutera t-elle. A aucun moment dans son discours d'une heure et dix minutes, elle ne prononcera les termes de «printemps arabe». Elle résumera ce que connaît le monde arabe comme bouleversements à «une réactivation du projet du Grand Moyen Orient» cher aux néo-conservateurs qui étaient à la tête de la Maison Blanche avant l'arrivée d'Obama.

Sur le plan national, Louisa s'est même transformée en porte-parole du gouvernement actuel. Elle a annoncé que le ministre de l'Education lui a promis de procéder au recrutement des 2.700 contractuels qui n'ont pas été touchés par la mesure de régularisation prise auparavant. Tout en estimant que la politique de logement social de l'Algérie n'a pas de comparable à travers la planète, elle plaidera pour «une indemnité de location» au profit de ceux qui n'ont pas bénéficié du logement social. Sur le plan des annonces, elle dira que «les intendants bénéficieront incessamment d'une indemnité avec effet rétroactive à partir de 2008». Elle estimera que le projet de loi de 2012 «est une opportunité pour assécher les foyers d'émeutes et de tensions dans le pays». Sur le chapitre politique, elle dira que «le processus des réformes politiques est biaisé» et que le Président Bouteflika a une occasion «pour inscrire son nom en lettres d'or» dans l'histoire de l'Algérie en procédant «à une véritable rupture» avec la mentalité du parti unique. Elle tracera les contours de cette rupture. A la fin, elle exhortera les cadres de son parti à réactiver «le réseau des comités populaires». Elle dira que ce travail a été entamé mais les événements de janvier dernier ont obligé le parti à «reporter la mise en Å“uvre de cette stratégie». Hanoune termine en invitant le président et le chef du gouvernement à «bien décoder» la lettre des jeunes Algériens qui ont préféré nettoyer les rues au lieu de répondre à un appel à l'émeute, un certain 17 Septembre.




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