Algérie

Le PT, le RND et le FLN reviennent sur les législatives



«Il est temps de revoir la loi électorale» Heureuse initiative de l’Unique qui a réussi à ramener, mardi soir, sur le même plateau, trois grosses cylindrées de la scène politique: Belkhadem, Ouyahia et Louisa Hanoun, conviés tour à tour à donner leur point de vue sur les législatives de jeudi dernier et les enseignements qu’ils en tirent. Cette façon de gérer la parole par l’animateur n’a pas exclu quelques petites passes d’armes à fleurets mouchetés. Ainsi, sur le faible taux de participation (35,6%), les trois chefs de partis conviennent qu’il s’agit d’une «abstention» et non pas d’une réponse à un appel au boycott lancé par tel ou tel autre parti politique. La divergence se situe au niveau de l’interprétation à donner à cette abstention massive. Autant Louisa Hanoun et Ahmed Ouyahia considèrent qu’il faut la prendre comme un carton rouge adressé à la classe politique qui doit, selon eux, se remettre en cause et réinventer une autre façon de faire la politique, autant Abdelaziz Belkhadem veut minimiser les choses en refusant de parler de message adressé par la société à la classe politique. Le chef du Gouvernement, le plus mal à l’aise, d’ailleurs, parmi les trois invités, a tenté même de ramener à une dimension anecdotique l’abstention, en disant que c’est la faute de certains députés qui, une fois élus, ne retournent plus dans leurs douars d’origine. Face à cette abstention, les trois responsables ont estimé nécessaire d’apporter des réponses en toute urgence. Tous sont, en effet, d’accord pour être plus à l’écoute des citoyens à travers une plus grande prise en charge de leurs problèmes quotidiens (logement, emploi, soins, éducation). Belkhadem, sur ce registre, a tenté de tirer vers lui la couverture en rappelant que c’est le FLN qui a augmenté les salaires, en attendant d’autres augmentations qui arriveront dans le cadre des statuts particuliers. Ce qui n’a pas été du goût d’Ahmed Ouyahia, visiblement contrarié. Autre réponse préconisée par les trois invités: la révision immédiate de la loi électorale, estimant que celle en vigueur a trop de failles qui ont permis à des «trabendistes» de faire de la politique et de participer aux législatives. Les trois en appellent à une plus grande rigueur dans le financement, en citant en exemple le cas d’hommes d’affaires qui ont financé des candidats indépendants. Belkhadem propose dans ce sens une décantation de la scène politique même vis-à-vis des partis qui doivent justifier d’un minimum de militants actifs pour pouvoir prendre part à une échéance électorale. Sur ce plan, Belkhadem a visiblement plus d’idées que les autres. Il est partisan d’un mode de scrutin à la proportionnelle nationale pour les législatives et d’un scrutin uninominal à deux tours pour les locales». «Cela permettra d’éviter l’instabilité des exécutifs au sein des assemblées communales», explique-t-il à juste titre. Sur la question de la souveraineté du pays, un sujet cher à Louisa Hanoun, cette dernière estime qu’elle est menacée par la mondialisation et les tentatives de déstabilisation dont sont victimes des pays comme l’Irak. Ce qui n’est pas du tout le point de vue de Ouyahia qui reproche indirectement à la Première dame du PT de brandir, à chaque fois, le spectre de la menace sur la souveraineté. «Le pays va bien, ses institutions sont fortes», assurait Ahmed Ouyahia. Un constat d’ailleurs partagé par Belkhadem. S’agissant de l’élargissement de l’Alliance présidentielle, le chef du RND est réticent, considérant que les trois formations (FLN, RND, MSP) qui la constitue ont une large majorité qui leur permet de gouverner à l’aise. Du reste, Louisa Hanoun a réitéré son refus d’intégrer le gouvernement. Elle justifie ainsi son refus: «Le jour où les Algériens voudront qu’on gouverne, il faut qu’ils nous donnent la majorité, mais pour le moment nous restons dans l’opposition». Ce débat qui, espérons-le, ne sera pas le dernier de la série, a permis tout de même d’avoir une première approche des législatives, après ce qui s’est passé jeudi 17 mai 2007.


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