Photo : M. Hacène
Par Younès Djama
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a appelé, hier à Alger, à poursuivre les responsables «impliqués» dans la politique de privatisation des entreprises publiques, pressant par là même le Président Bouteflika d'ordonner une enquête de l'IGF sur le processus de privatisation. «Pour l'essor industriel, la renationalisation des complexes nationaux est inéluctable», a indiqué Louisa Hanoune qui a rappelé, à ce propos, l'engagement du ministre de l'Industrie à consacrer 25 à 30% du Produit intérieur brut (PIB) pour la relance de l'industrie nationale. Hanoune qui présidait une rencontre régionale des cadres du Parti des wilayas du centre, à la salle Sierra Maestra de Sidi M'hamed, a appelé à la renationalisation des groupes publics ayant fait l'objet de privatisation, et ce, à la lumière d'une vague de protestation et de grèves, initiées par des travailleurs de différentes entités économiques, appelant publiquement à la renationalisation de leurs entreprises respectives. À l'instar des employés de la cimenterie de M'sila, en grève depuis 5 mois, de l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), rachetée en 2005 par le Suisse Lind à hauteur de 66%, du Complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), l'Enicable de Skikda et la laiterie de Draâ Ben Khedda. À ce propos, Hanoune a qualifié de «bêtise personnifiée» la sortie du directeur général de cette laiterie accusant ouvertement le Parti des travailleurs d'être l'inspirateur de la fronde des employés qui exigent la renationalisation de l'entreprise ainsi que l'envoi d'une commission de l'IGF en vue d'enquêter sur ce qu'ils considèrent comme des dépassements dangereux de la direction. «Ils (les travailleurs, ndlr) ont suffisamment de conscience politique pour revendiquer leur droit. La preuve, martèle la SG du PT, ces employés ne revendiquent pas une augmentation des salaires mais, dans le strict intérêt de l'économie nationale, et mus par des considérations patriotiques, exigeant la renationalisation de la laiterie.» Hanoune qui s'en est remise au chef de l'Etat, a estimé que rien n'empêche l'Etat, par ailleurs capable de racheter deux groupes privés, Tonic Emballage et Djezzy, ne soit pas en mesure de récupérer des entreprises qui lui appartenaient. La responsable politique a critiqué, en outre, la politique gouvernementale consistant à épurer les dettes des entreprises privées, les mettant de fait sur le même pied d'égalité que les groupes publics. Revenant sur les résultats de la dernière tripartite, Hanoune, outre qu'elle a salué les «acquis» arrachés par la Centrale syndicale (revalorisation du SNMG, accord de principe pour la suppression de l'article 87-bis du Code du travail, réforme du régime des retraites, '), elle a, toutefois, signalé que ces résultats ne doivent pas occulter une autre réalité moins reluisante, à savoir que 20% des Algériens vivent sous le seuil de pauvreté, sachant que le salaire de la «dignité» ne dépasse pas 22 500 DA pour une famille «moyenne» composée de 5 membres. Sur le plan politique, Hanoune a souligné que le processus de réformes politiques initié par le chef de l'Etat et soumis à l'examen à l'APN, a été avorté, imputant la responsabilité aux partis de l'Alliance présidentielle, notamment le FLN. «Il y a des contradictions entre les orientations du président et les résistances des élus du FLN, qui s'opposent à la suppression du nomadisme politique», a déclaré Hanoune, qui a aussi relevé une contradiction sur la question de la participation de la femme en politique. Alors que le Président Bouteflika exige d'accorder un quota minimum de 33% sur les listes électorales des partis politiques, les élus de l'ex-parti unique veulent réduire ce pourcentage à 20%, souligne l'oratrice. Hanoune qui ne rate pas d'occasion pour s'adresser directement au chef de l'Etat, a appelé ce dernier à user de ses prérogatives «pour faire respecter ses propres engagements.» La SG du PT a estimé, toutefois, que le processus des réformes de M. Bouteflika «ne sont pas à la hauteur des défis futurs», qui se présentent à l'Algérie, notamment dans la perspective d'une probable ingérence étrangère. Notons, enfin, que le Parti des travailleurs algérien accueillera durant trois jours (les 3, 4 et 5 décembre 2011) les travaux de la Conférence internationale d'urgence contre les guerres d'occupation et contre l'ingérence dans les affaires internes des pays. Plusieurs personnalités nationales et internationales y prendront part.
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Posté Le : 23/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Y D
Source : www.latribune-online.com