Le PSG paye encore pour apprendre

Si le constat est unanime sur la prestation indigeste du PSG face au Real Madrid, l'heure est peut-être aux premières leçons à retenir de cet échec. Même si la pilule a encore du mal à passer pour certains, l'évidence était là : le Real Madrid est une équipe forte, trop forte, pour le Paris Saint-Germain.Dès le tirage au sort des huitièmes de finale de Ligue des champions, le ton était donné et l'ambition parisienne semblait déjà fêlée par la rencontre entre un David et son Goliath. L'un avait tout à apprendre dans une compétition qu'il découvrait depuis moins d'une décennie. L'autre y triomphait chaque saison comme s'il évoluait dans son jardin. Alors aujourd'hui, il sera facile de trouver les boucs émissaires, de pointer du doigt les artisans d'une défaite pourtant attendue, les coupables à toutes les échelles d'un club qui se voyait trop grand, trop vite. Il sera plus difficile pour le Paris Saint-Germain de se relever après être de nouveau tombé face à plus fort que lui, de tirer les enseignements de cette nouvelle déroute et d'en comprendre les ressorts. Mais il ne faudra pas oublier non plus, qu'au-delà des échecs, des erreurs et de toutes les composantes du club, le PSG s'est aussi heurté à quelque chose qu'il ne touche pas encore du doigt : l'expérience des plus grandes écuries européennes. Oui, le club francilien s'était invité à la table des clubs les plus ambitieux, avec un recrutement XXL et des aspirations assumées. Mais toute équipe de haut niveau, qui se rêve au sommet du football continental, doit aussi passer par cet apprentissage pour tutoyer les cadors. Aussi puissante financièrement, soit-elle, toute institution a un chemin de croix à réaliser avant d'être, humainement et sportivement, à la hauteur d'une compétition qui ne s'appréhende pas comme les autres. La Ligue des champions a besoin de cette expérience, ce vice, cette combativité de toutes les secondes et de ces lignes d'histoires gravées dans le marbre. Le Real Madrid avait ces composantes, pendant que le PSG manquait cruellement de ce supplément d'âme. Combien d'années a-t-il fallu à Chelsea pour soulever la plus prestigieuse des coupes ' Combien d'échecs successif la Roja a-t-elle vécu avant de connaître son cycle le plus faste ' Quelle grande équipe n'a jamais connu plusieurs désillusions avant de triompher ' Depuis combien de décennies le Real Madrid s'échauffe-t-il dans la cour des plus grands ' Un club peut-il vraiment former un collectif après une année de construction ' Le PSG est-il arrivé à maturité dans son jeu et son expérience ' Autant de questions qui se posent à l'heure où les déceptions égrainent la capitale.