Algérie

Le PS entre critiques et nécessité de poursuivre la modernisation



Forte des 53,06% de voix de son candidat, l?UMP part favorite aux législatives. Pour jouer le rôle de contre-pouvoir, le Parti socialiste (PS) doit peser numériquement dans la composition de la prochaine Assemblée. Dès dimanche soir, des responsables du PS, comme Laurent Fabius, Bertrand Delanoë ou Jean-Marc Ayrault, ont mis en garde contre une Assemblée majoritaire de droite. Selon le numéro un du PS, François Hollande, les législatives doivent permettre l?émergence « de contre-pouvoirs », car « ceux qui ont eu le suffrage (dimanche) veulent tout, veulent décider de tout ». Il a ajouté que « Ségolène Royal a pris une force qui sera utile à la gauche ». Pour M. Hollande, « la gauche doit être maintenant en ordre de bataille ». « L?enjeu est trop important, trop grave. Il est de savoir si c?est l?UMP qui doit avoir tous les pouvoirs ou si on crée une force d?équilibre et de préparation de l?avenir. » « Ma responsabilité, c?est d?amener tout le monde dans cette bataille, et de faire en sorte ensuite de rénover autant qu?il sera possible la gauche, de la refonder, la rassembler, l?élargir, l?ouvrir, bref de la mettre dans la perspective de 2012 », a poursuivi le numéro un du PS. Dimanche soir, à peine les résultats connus, Dominique Strauss Kahn (DSK) a parlé de « très grave défaite ». « Je pense que Ségolène Royal a mené un combat courageux, mais je pense aussi à ces millions de Françaises et de Français qui, dès le premier tour, n?ont pas porté leurs suffrages sur la gauche parce qu?ils n?ont pas vu dans la gauche la possibilité de porter leur espoir de changement », a-t-il déclaré sur France 2. Notant que « jamais la gauche n?a été aussi faible », DSK a estimé que cela s?expliquait par le fait que « la gauche française n?a toujours pas fait sa rénovation ». « Le problème n?est pas de faire une alliance avec les centristes, je ne crois pas à une alliance de parti à parti », a affirmé DSK hier sur Europe 1. « Je crois, en revanche, a-t-il poursuivi, qu?il faut séduire le plus grand nombre possible d?électeurs à la fois sur la gauche du PS et sur la droite immédiate du PS. » Dimanche soir, sur le plateau de France 2, il avait dit sa « disponibilité » pour mener à bien une refondation « sociale-démocrate ». Egalement sur le plateau de France 2, Laurent Fabius a déclaré dimanche soir que « le drapeau de la gauche est à terre », ajoutant qu?il « faut le relever ». « Nous n?avons pas convaincu suffisamment que notre candidate pouvait être chef de l?Etat », a ajouté l?ancien Premier ministre, réclamant « une gauche qui n?hésite pas sur sa stratégie » lors des prochaines législatives. Les « Gracques », collectif d?anciens collaborateurs des gouvernements socialistes, lancent un appel en faveur d?un « accord de gouvernement » entre le PS et le centre et à des « désistements mutuels » aux législatives, dans une tribune parue lundi dans le Nouvel Observateur. Pour eux, lors de la présidentielle, « la gauche a perdu la bataille des idées, non pas tellement sur les questions de société (...), mais sur la stratégie économique et sociale ». Ils estiment qu?une « alliance avec le centre peut être décisive pour aider le PS à se réinventer ». Ce mouvement vers le centre « est inéluctable » et « retarder cette nouvelle alliance » porterait « le risque » d?une nouvelle défaite. Le porte-parole de campagne de Ségolène Royal, Vincent Peillon, a, pour sa part, appelé le PS à « mettre les compteurs à zéro ». « Il faut franchement se tourner vers l?avenir, un mouvement s?est engagé enfin. Il faut nous engager sur les législatives et il nous reste à faire un travail de fondation idéologique », a déclaré M. Peillon sur Canal Plus. Pour ce travail de « refondation politique », M. Peillon a souligné qu?il ne fallait « pas revenir à des gens qui ont déjà exercé la responsabilité, à la génération en arrière ». Dans le même temps, le président du groupe PS à l?Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé hier que Ségolène Royal « doit être au c?ur » de la bataille des législatives et que « l?entreprise de rénovation qu?elle a engagée doit se poursuivre ». « Ce n?est pas la peine d?essayer de se positionner comme challenger, comme s?il y avait là un enjeu personnel, cela ne sert à rien », a-t-il souligné. Ségolène Royal a affiché, dès dimanche soir, sa volonté de continuer le combat. Grâce à sa candidature, le PS a doublé le nombre de ses militants.


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