Algérie

Le propriétaire des lieux réclame justice Fresque de la rue de la liberté


Le propriétaire des lieux réclame justice Fresque de la rue de la liberté
L'APC de l'époque avait scandaleusement dépossédé un citoyen de sa propriété et bafoué une décision de justice, celle d'aujourd'hui fera-t-elle amende honorable en rendant à César ce qui ' '
En décidant de réaliser, en octobre 2000, une fresque murale sur une propriété privée située à la rue de la Liberté dans le quartier du Coudiat, juste en face de la mosquée El Istiqlal, l'APC de Constantine, d'obédience RND à l'époque, fera endurer à Abdelouahab Khellassi, propriétaire des lieux, toutes sortes de désagréments et un énorme préjudice. En voulant s'opposer aux travaux, il s'est vu même assigné à résidence. «Je n'ai rien contre ces maîtres du malouf, tout ce que je demande c'est qu'on me laisse tranquille et qu'on me rende le droit de jouir de mon bien en m'accordant un permis de construire dans la légalité et le respect des lois de la République», s'est-il insurgé. Ce dernier soutient toujours qu'il a été victime d'un abus de pouvoir ayant permis d'ériger «illégalement» un mur dans un espace privé.
Pourtant le plaignant, et après une longue bataille judiciaire, obtiendra gain de cause. La justice ayant tranché en sa faveur en ordonnant la démolition du mur. Toutefois, et malgré toutes les démarches qu'il a entreprises pour faire valoir ses droits, cette décision portant n°1685/2005 du 8 avril 2006, dont nous détenons une copie, demeure toujours non appliquée. Elle ne sera pas suivie d'effet, sachant pourtant que le moindre retard dans l'exécution vaudrait à la municipalité 10 000 DA de pénalité par jour, et ce à partir du 2 août 2006. Pour rappel, cette affaire remonte à décembre 1999, lorsque Abdelwahab Khelassi s'était opposé à l'appel d'offres lancé un mois plus tôt par l'APC pour la construction du mur en question, long de 7,95 m. Agissant en sa qualité de propriétaire, le plaignant, qui tenait à faire valoir ses droits, a saisi les responsables de la wilaya pour dénoncer ce qu'il a toujours qualifié de «violation inadmissible de bien privé».
Notons qu'il possède un acte de propriété inscrit sous le n°642 en date du 22 octobre 1985, acquis légalement dans le cadre de la loi 81-01 du 7 février 1981. D'une superficie totale de 238,27 m2, cette propriété comprend un local commercial, un terrain et une partie du mur donnant sur le boulevard de la Liberté. La propriété, qui relevait des Domaines, a été certifiée par deux attestations de reconnaissance de ses biens en date du 24 mai 1989 et du 13 décembre 2003 en faveur du plaignant par le directeur de cette administration. «J'ai saisi récemment le wali de Constantine pour l'appeler à intervenir pour me rétablir dans mes droits, surtout que l'APC de Constantine refuse toujours de m'octroyer un permis de construire afin que je puisse engager des travaux sur ma propriété qui demeure toujours bafouée en dépit de cette décision de justice en ma faveur», précise-t-il. Quoi qu'il en soit, M. Khellasi est déterminé à aller jusqu'au bout pour recouvrer ses droits. «Toutes mes requêtes adressées à toutes les instances juridiques, notamment le ministère de la Justice, sont restées sans réponse, ce qui me poussera même à recourir aux instances internationales», poursuit-il.
L''uvre de la honte
Réalisée avec l'argent du contribuable, cette fresque «phénoménale» avait coûté à l'époque trois millions de dinars. Quelques années après, elle commencera à s'effriter. Montée à la hussarde, cette 'uvre de piètre qualité est dans un piteux état. Même lors de sa construction, il y a de cela près de 13 ans, elle avait soulevé le tollé de nombreuses personnalités culturelles de la ville, alors que certains ne se priveront pas de critiquer de la manière la plus farouche une « initiative » qualifiée de «ridicule». Les Constantinois, passant aujourd'hui par les lieux peuvent constater clairement que les matériaux utilisés n'ont finalement pu résister, ce qui prouve qu'il s'agit en sus, d'un travail complètement bâclé.
Déjà sur le mur, une partie s'est décollée alors que les portraits des chouyoukh se sont estompés sous l'action des intempéries et la chaleur du soleil. Le sigle « Kassentina madinat el ilm oua ethakafa », (Constantine ville de la science et de culture) est devenu complètement illisible. Certains diront que cette manière de rendre hommage aux maîtres du malouf dans la ville de Benbadis est ignoble. En témoigne l'image donnée aux personnages de Omar Chaqleb, Hassouna Ali-Khodja, Kaddour Darsouni, Mohamed-Tahar Fergani et Abdelmoumene Bentobbel. Une image qui n'honore guère une ville aspirant à être la capitale de la culture arabe.
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