Ceux qui croyaient que l'ère des coups d'Etat militaires latino-américains, les fameux «golpes», était révolue en sont pour leurs frais. L'armée hondurienne vient de renouer avec la peu glorieuse tradition des pronunciamientos en déposant le président élu Manuel Zelaya dimanche 28 juin. Expulsé vers le Costa-Rica, le président, qui souhaitait organiser un référendum pour modifier la constitution et lui permettre de se représenter une seconde fois, a décidé de retourner dans son pays pour reprendre le pouvoir dont il a été indûment privé. Le Honduras, qui fut l'archétype de la république bananière dominée par les trusts agroalimentaires nord-américains, est un pays caractérisé par une division sociale très nette entre l'immense majorité de la population et une classe possédante qui contrôle tous les leviers de pouvoir. Manuel Zelaya, lui-même issu de cette oligarchie, en se rapprochant des leaders de gauche du continent, a brisé le pacte de pouvoir instauré à la fin des années quatre-vingt, quand la dictature militaire au service des grands propriétaires terriens a cédé la place à un régime constitutionnel. A l'époque, le système mis en place avait été pensé et structuré autour de l'impossibilité pour les forces sociales du pays de remettre en cause l'ordre oligarchique. Le verrouillage politique a été favorisé par l'existence de liens très étroits entre l'armée du Honduras et celle des Etats-Unis.
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Un rôle pivot pour les services américains
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Posté Le : 02/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Selim
Source : www.lequotidien-oran.com