Algérie

Le projet national d'un Conseil de l'ordre et de l'éthique en ligne de mire



Le projet national d'un Conseil de l'ordre et de l'éthique en ligne de mire
La 4e édition de la Journée nationale du vétérinaire, organisée samedi dernier à Hammam Ouled Ali (Guelma) par l'Association des vétérinaires praticiens privés de la wilaya de Guelma au profit des praticiens des secteurs privé et public, a eu pour ordre du jour la réglementation et le mandat sanitaire du vétérinaire praticien, mais surtout le très attendu projet de l'Ordre national des vétérinaires en souffrance depuis de longues années. «L'Algérie est parmi les rares pays au monde qui ne dispose pas d'un conseil de l'Ordre national vétérinaire et d'un conseil d'éthique et de déontologie».C'est en ces termes, et en marge de cette journée, que le docteur Aït El Hadj Chabane, vétérinaire libéral dans la wilaya de Tizi Ouzou, a tenu à positionner le retard dans lequel s'enlise la profession. Et d'ajouter : «J'ai participé aux travaux de relance de la création de l'Ordre des vétérinaires. Nous sommes dans la phase ultime. Il faut signaler que c'est un projet qui date des années 1990.
Et la relance officielle a été faite à partir de Guelma lors de la première édition qui s'est tenue en 2014. A cette époque, un groupe de suivi a été mis en place et de nombreuses réunions se sont tenues à travers le territoire national pour débattre de ce problème. Les recommandations de la base ont été synthétisées dans un avant-projet, une mouture.
Cependant, un flottement avec les changements de ministre ont freiné nos travaux. Une délégation a été reçue par l'actuel ministre pour sa relance. La cellule de travail a adopté ce projet et l'a déposé à la direction des affaires juridiques et de la réglementation du ministère de l'Agriculture.» Et de conclure : «D'ici quelques jours, s'il n'y pas de changement, notre projet ira directement au secrétariat général du gouvernement pour approbation et le projet de loi sera irréversible. Dans le cas contraire, si trop de changements sont apportés et portent atteinte à l'esprit de nos revendications, nous irons vers d'autres solutions.» En effet, c'est sur décision ministérielle, en date du 4 octobre 2015, que ladite cellule a été mise en place pour la confection du projet de loi régissant l'Ordre national vétérinaire.
De son côté, le docteur Yahia Tahar, président de l'Association des vétérinaires praticiens privés de la wilaya de Guelma, ne manquera pas de déclarer à El Watan : «Nous avons convié plus de 200 vétérinaires. Sachez que nous faisons partie des trois derniers pays au monde à ne pas avoir un conseil de l'ordre et d'éthique. Nous sommes près de 12 000 praticiens privés et 3000 à 4000 vétérinaires dans le secteur public et nous n'avons pas un ordre qui gère cette noble profession. Et nous sommes une barrière indéniable en matière de santé publique.» Nous l'aurons compris, en l'absence d'un conseil de l'Ordre des vétérinaires, c'est le «souk» dans cette profession. Et comment en serait-il autrement, notamment, et à titre d'exemple, le marché des produits pharmaceutiques vétérinaires. «C'est un marché incontrôlable qui doit être impérativement jugulé. Il est question ici de santé publique.
La population fait de la résistance aux antibiotiques suite à la consommation de viande saturée en produits chimiques pharmaceutiques», s'indignent des vétérinaires lors des débats. En réaction, le docteur Ali Abda, ex-sous-directeur du contrôle sanitaire aux frontières et de l'hygiène alimentaire, ne manqua pas lors de son intervention, d'inviter les praticiens à lire ou à relire la loi n° 88-08 du 26 janvier 1988, relative aux activités de médecine vétérinaire et à la protection de la santé animale. Mais encore à se procurer un exemplaire du Code pénal pour y consulter, entres autres, les articles 431, 433, 416 et 443 qui protègent et le consommateur et l'animal. Notons enfin, et à l'issue de cette journée, que des recommandations ont été rédigées, dont les plus importantes insistent sur l'accélération du dépôt du projet de loi portant création de l'Ordre national vétérinaire au secrétariat général du gouvernement jusqu'à sa promulgation.


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